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10 ans de réclusion criminelle pour un pédophile

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Traumatisé, cet enfant de quatre ans, victime d’abus sexuel, n’a pas pu retenir ses larmes lorsqu’il s’est retrouvé face à face avec son violeur à la salle d’audience.

Comme s’il essaie de comprendre ce qui se passe dans ce petit monde de la salle d’audience, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, cet enfant de quatre ans partage ses regards entre sa mère et le président de la Cour qui lui demande gentiment de lui expliquer ce qui lui est arrivé. Difficile pour lui et pour n’importe quel enfant de son âge de comprendre la raison pour laquelle une vingtaine ou trentaine de personnes sont assises sur des sièges et assistent à l’audience.

C’est la raison pour laquelle les associations de la société civile ont réclamé à maintes reprises de n’écouter un enfant, victime d’abus sexuel, qu’à huis clos dans un bureau ou se contenter de ses déclarations consignées dans le procès de son audition rédigé par un policier de la cellule de la violence contre la femme et l’enfant et de son audition par le parquet général. Malheureusement, les enfants victimes d’abus sexuel continuent de souffrir puisqu’aucune démarche n’a été encore entreprise pour les protéger psychiquement les laissant face à face avec leur bourreau.

La preuve, cet enfant a fondu en larmes dès qu’il a vu son violeur conduit par deux policiers vers le box des accusés. Le voyant dans cet état, le président de la Cour a permis à sa mère de l’emmener en dehors de la salle d’audience pour entamer l’interrogatoire du mis en cause, un employé de quarante-deux ans, veuf, sans enfants. Celui-ci a nié les charges retenues contre lui, à savoir attentat à la pudeur sur un mineur. Alors qu’on apprend du procès-verbal de son audition qu’il a avoué son crime devant les enquêteurs de la police judiciaire et également devant le parquet général et le juge d’instruction lors de l’interrogatoire préliminaire. Seulement, lors de son interrogatoire détaillé devant le même juge d’instruction, il a changé ses déclarations tout en niant avoir abusé sexuellement de la victime. Selon le procès-verbal, le mis en cause n’est autre qu’un voisin des parents de l’enfant. Autrement dit, l’enfant est habitué à le voir.

Le mis en cause lui achetait même de temps à autre du yaourt ou du biscuit. Malheureusement, il l’a attiré dans sa propre chambre pour abuser de lui sexuellement. La mère de la victime a fini par remarquer des traces de sperme sur sa culotte et lui a demandé ce qui lui est arrivé. L’enfant lui a tout raconté. Rapidement, la mère a informé son mari qui a porté plainte. L’enfant a été soumis à un examen médical qui a confirmé que l’enfant a été violé. Le mis en cause a été arrêté.
La Cour n’a finalement pas auditionné l’enfant et s’est contentée de ses déclarations consignées dans le PV pour entendre ensuite le réquisitoire du représentant du ministère public et la plaidoirie de l’avocat de la défense avant de se retirer pour les délibérations.
Verdict : Dix ans de réclusion criminelle.

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