Menace: Poursuivi, en état d’arrestation, pour viol et violence à l’arme blanche, un vingtenaire écope de 10 ans de prison ferme selon les dispositions de l’article 486 du code pénal.
Elle n’arrive pas, à l’ouverture de l’audience, à fixer du regard ce jeune homme qui se tient au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, accusé de l’avoir violée. Mais dès qu’il nie les charges retenues contre lui, elle le regarde haineusement tout en tentant de prendre la parole. Seulement, le président de la Cour lui demande de se calmer et de ne parler qu’une fois lui avoir donné la permission.
«Elle était ma maîtresse», déclare-t-il à la Cour. Une phrase qui ajoute à la peine de la jeune fille qui fond en larmes. Sans aucun doute, elle attend impatiemment que le président de la Cour lui permette de se défendre.
Le mis en cause, un jeune de vingt-six ans, sans profession, repris de justice pour vol simple, ajoute lors de son interrogatoire par la Cour qu’il entretenait une relation amoureuse avec la jeune fille depuis plus d’une année. Il a ajouté qu’ils faisaient l’amour, à chaque rencontre, au même coin, dans un terrain vague. Mais, avance-t-il, elle a porté plainte après avoir refusé de la demander en mariage.
«Parce qu’elle n’était plus vierge, elle insistait pour que je l’épouse», affirme, sans vergogne, à la Cour.
Prenant finalement la parole, cette jeune employée, vingt-et-un ans, rejette en bloc ses déclarations, affirmant qu’elle n’a jamais entretenu une relation avec lui, ni avec d’autres personnes à l’exception de son fiancé. Elle précise que ce dimanche après-midi, c’est-à-dire en plein jour, alors qu’elle allait à la rencontre de son fiancé qui l’attendait juste à côté de la station des grands taxis, il lui a coupé le chemin tout en lui mettant un couteau sous l’aisselle pour ne pas attirer l’attention. Elle l’a supplié de la laisser partir. Mais en vain. Elle lui a même proposé de lui remettre une somme d’argent. Toujours sans résultat. C’est son corps qui l’intéressait. Effectivement, toujours selon les déclarations de la victime qui n’arrive pas à tenir ses larmes, il l’a conduite vers un terrain vague, derrière un arbre, pour abuser d’elle toujours sous la menace d’un couteau afin qu’elle ne crie pas.
«Des jeunes sont passés à côté de nous, mais ils ne sont pas», déclare-t-elle sur un ton plein d’amertume.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
