10 ans de réclusion criminelle pour un violeur récidiviste

Ce jeune homme a déjà purgé une peine de cinq ans de prison pour viol. Pour le même motif il comparaît devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.

Ce n’est pas la première fois que ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, sans profession, encore célibataire, est poursuivi pour viol sur une jeune femme. Il a déjà écopé d’une peine de cinq ans de réclusion criminelle. Il s’est avéré qu’il a bénéficié des circonstances atténuantes lors de sa première affaire de viol. Puisque son châtiment n’a pas dépassé la durée minimale de la punition prévue par l’article 486 du code pénal qui stipule dans son alinéa 1 que «le viol est l’acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans». Il se retrouve, une fois encore, devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca pour répondre de cette accusation.
«Je n’ai jamais violé personne. Lors de la première fois, j’ai été injustement jugé coupable parce qu’il s’agissait d’un coup monté par mes ennemis», déclare-t-il devant les trois magistrats de la chambre criminelle. Quels sont ses ennemis ? lui demandent-ils. Ce sont, prétend-il, les personnes qui se sont présentées comme témoins, en l’occurrence un veilleur de nuit, un voisin qu’il a traité de trafiquant de drogue et qui gardait une rancune contre lui car il était son rival et un autre voisin du quartier. Ce dernier qui a prêté serment a affirmé à la Cour qu’il est bel et bien la personne qui a alerté les parents de la victime.
«Je l’ai remarqué lorsqu’il l’a fait entrer chez lui sous la menace d’un couteau… Elle ne pouvait même pas crier», a précisé ce témoin qui a ajouté qu’il n’a pas pu intervenir pour la sauver parce qu’il craignait pour sa vie.
«D’autres personnes ont également vu la scène…», assure-t-il.
Quant à la victime, une jeune femme de vingt-huit ans, elle raconte à la Cour que le mis en cause suivait toujours ses pas et la sollicitait, à chaque fois, d’entretenir une relation amoureuse avec lui. Mais, elle le priait de la laisser tranquille. La dernière fois, il lui a coupé le chemin, vers 21 h. Armé d’un couteau, il l’a obligée à l’accompagner à sa chambre. Pour la dissuader de demander de l’aide ou de résister, il l’a blessée légèrement à la cuisse. En rentrant à sa chambre, il lui a ouvert la chemise, puis déboutonné son pantalon et a commencé à passer à l’acte lorsque la police est arrivée pour l’arrêter. Les deux autres témoins qui ont également prêté serment ont affirmé qu’il l’a violée.
Prenant la parole, le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre lui alors que l’avocat de la défense a demandé de le faire bénéficier des circonstances atténuantes. Après les délibérations, la Cour l’a jugé coupable et l’a condamné à la peine maximale prévue par l’article 486 du code pénal, à savoir dix ans de réclusion criminelle.