Pris dans un engrenage familial conflictuel, un employé, quadragénaire, père de trois enfants, a commis l’irréparable en tuant sa belle-mère d’un coup de couteau.
Jusqu’au jour de son comparution devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ce quadragénaire ne sait pas encore comment sa vie conjugale a basculé en un clin d’œil. Employé sans histoires, il menait une vie ordinaire. Père de trois enfants, respecté par ses collègues, rien ne laissait présager qu’il finirait un jour au box des accusés de la chambre criminelle près la Cour d’appel à Casablanca.
Tête baissée, le regard hagard, il semblait absent, comme écrasé par le poids de ce qui s’est joué… par le destin. Le président de la Cour lui pose une première question. Aucune réaction. Il recommence, plus fort. Cette fois, le quadragénaire sursaute comme si une mouche l’a piqué. Le président lui rappelle les faits qu’on lui reproche, à savoir homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Mais, il semble qu’il ne réalise pas encore comment il en a pu arriver là.
Pourtant, tout avait commencé comme une belle histoire d’amour. Une relation avec la femme qui allait devenir son épouse fondée sur des sentiments profonds, trois enfants venus consolider leur relation conjugale. Mais rapidement, des tensions apparaissent, la relation entre le couple n’est plus ce qu’elle était auparavant. Les disputes s’enchaînent, puis les insultes, les menaces, les coups. Finalement, son épouse décide de partir avec les enfants et se réfugier chez ses parents. Après quelques semaines de séparation, il tente de recoller les morceaux. Il se rend chez ses beaux-parents pour parler à sa femme. En vain. Sa belle-mère lui interdit de voir ses enfants et le chasse violemment. Il essaie une autre fois. Mais, il ne rencontre que le rejet. Frustré, il engage une procédure judiciaire pour faire valoir son droit de visite. Le jour de l’audience au tribunal de la famille, il croise à nouveau sa femme et sa belle-mère.
Il tente une ultime démarche, implore son épouse de revenir. Une fois encore, il se heurte au refus catégorique de sa belle-mère, qui lui intime d’oublier sa famille. Difficile qu’un père de trois enfants entende ces mots. Ils se retrouvent devant le juge de la famille avant de sortir et chacun retourne chez lui. Une semaine plus tard, il retourne chez ses beaux-parents pour réclamer une fois de voir ses enfants. Toujours en vain. Dans un accès de colère, il retourne à sa voiture, se munit d’un couteau, puis revient précipitamment. Il frappe à la porte une fois encore. Sa belle-mère lui ouvre, visiblement énervée. Sans hésitation, il la poignarde et reste sur place. «Elle m’a poussé à commettre un acte que je n’ai jamais imaginé faire», affirme-t-il à la Cour tout en précisant qu’il ne voulait pas la tuer, mais qu’il a été outré parce qu’elle l’empêchait de voir ses enfants et interdisait à sa fille de retourner au foyer conjugal.
Le réquisitoire du représentant du ministère public a requis une peine maximale. Quant à l’avocat de la défense, il a réclamé la requalification des faits en accusation de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
Effectivement la Cour a requalifié les faits et il a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.














