10 ans de réclusion pour un frère incestueux

Inimaginable qu’un frère profite du corps de sa sœur. Cela est pourtant arrivé à Casablanca. Le mis en cause, un jeune homme, la vingtaine, comparaît devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de cette capitale économique poursuivi pour inceste.

Il n’arrive pas à tourner son regard vers sa sœur qui se tient juste à son côté alors qu’il se tient au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Portant un tricot noir et un pantalon bleu jeans, il ne se disculpe pas d’avoir abusé sexuellement de sa sœur, mais il ne l’exprime pas avec des mots. Il se contente de hocher la tête en signe d’approbation lorsque le président de la Cour lui demande s’il a effectivement accompli l’acte d’inceste sur sa sœur, âgée de quinze ans. Couvert de honte, il semble qu’il n’a rien à dire. Mais, le président lui rappelle que la Cour ne doit le juger que sur ses paroles et que ses propos doivent être rapportés par écrit par le greffier. Et le mis en cause dit un «oui», sur un ton très bas au point que l’assistance n’entend rien. Aussitôt, le président lui demande plus d’explications.

L’affaire a éclaté il y a une année et demie lorsqu’une plainte a été portée par la famille de la victime qui a perdu sa virginité.
«Il couchait avec moi depuis plus d’une année», déclare la fille à la Cour lors de la présentation de son témoignage. Autrement dit il abusait d’elle depuis ses quatorze ans. Elle se souvient parfaitement de la première fois qu’il l’a violée.
«Nous étions tous seuls à la maison lorsque Satan m’a incité à accomplir ce que je ne devais jamais faire», balbutie le mis en cause. Le président de la Cour lui demande si Satan qu’il accuse a continué durant toute l’année à l’inciter à abuser sexuellement de sa sœur. Le mis en cause garde le silence sachant pertinemment que cela ne justifie pas son acte immoral.
La première fois, il s’est approché de sa sœur tout en essayant de l’embrasser à la bouche.

«J’ai refusé de le laisser faire, mais il m’a exprimé son amour», précise la victime lors de son témoignage.
Il lui a expliqué que ses sentiments envers elle dépassent ceux d’une relation frère et sœur. Il est arrivé à la convaincre de la laisser l’embrasser, mais pas plus. C’est lors de la deuxième fois qu’il est passé à l’acte. Depuis, il a commencé à coucher avec elle sans pénétration. Mais l’irréparable n’a pas tardé à se produire. Elle a perdu sa virginité. Il l’a sollicitée de ne rien dire à personne et de garder leur secret entre eux. Seulement, une année plus tard, elle a tout raconté à sa sœur, son aînée, qui l’a confié, de son côté, à sa mère. Cette dernière, divorcée, qui subvenait toute seule à leurs besoins, n’a pas hésité à recourir à la justice. Jugé coupable d’attentat à la pudeur sur une mineure, qui plus est, sa sœur, il a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.