L’aimait-il vraiment ? L’amour qui unit un couple a-t-il une durée bien déterminée ? A-t-il une fin ? Un tas de questions se posent à chaque fois qu’on apprend qu’une relation amoureuse a fini dans une mare de sang.
«Je l’aimais, M. le président», s’adresse ce jeune homme, âgé de trente-deux ans, au président de la Cour à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Il ignore que peu importe pour la Cour ses sentiments envers son épouse qu’il a tuée mais le mobile du crime et les circonstances dans lesquelles il a été commis.
«Elle insistait sur le fait de la répudier, mais je n’ai jamais pensé me séparer d’elle», précise-t-il lors de son interrogatoire par la Cour tout en affirmant qu’il n’a jamais imaginé qu’il soit loin d’elle, ni de leur unique enfant, âgé de quatre ans.
En effet, il y a onze ans qu’il est tombé amoureux d’elle, apprend-on du procès-verbal de son audition par la police judiciaire. Mais, il y a six ans qu’ils ont convolé en justes noces. Une relation conjugale qui a été égayée par la naissance, il y a quatre ans, de leur unique enfant. Et à l’instar de tout autre foyer conjugal, leur relation était ponctuée de temps en temps de petits problèmes et de malentendus qui s’évaporaient rapidement. Seulement, tout a chamboulé en un instant de nervosité. Comment et pourquoi ?
«Elle croyait que je la trompais», déclare-t-il à la Cour tout en assurant qu’il n’a jamais pensé contracter une relation d’adultère. Il ne savait pas pour quelle raison elle avait cette idée fixe au point qu’elle a décidé de retourner chez ses parents. Il l’a rejointe pour lui demander de retourner à son foyer conjugal tout en lui réitérant son amour pour elle. Malheureusement, elle ne croyait pas à ses paroles.
«Elle me disait qu’il y avait des témoins qui m’ont vu en compagnie d’une autre femme… Mais, je n’ai jamais eu de relation qu’avec elle, M. le président», affirme-t-il.
Lorsqu’il l’a rejointe une autre fois chez ses parents, il a insisté pour qu’elle rentre. Il a essuyé un nouveau refus. Hors de lui, il l’a giflée avant de la pousser violemment et commencer à lui donner des coups de poing. Après quoi, il a pris sa tête entre ses deux mains et a commencé à la cogner contre le mur. Il ne l’a relâchée qu’une fois qu’elle a perdu connaissance et que le sang coulait de sa tête. En fait, elle avait déjà perdu la vie.
«Je n’avais pas l’intention de la tuer», insiste-t-il devant la Cour tout en exprimant son regret de s’être emporté contre elle. Un regret bien entendu qui ne sert à rien.