Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Trois jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-et un, vingt-six et trente-et-un ans, se tiennent au box des accusés. Ils sont poursuivis, en état d’arrestation, pour constitution d’une association de malfaiteurs, vol qualifié et viol. Mais, dès le début de leurs interrogatoires, ils se disculpent. En effet, selon les procès-verbaux consignés par les éléments de la police judiciaire, les trois malfrats, dont deux sont des repris de justice, ont constitué une bande qui agressait à l’arme blanche. Toujours selon les PV de leur audition, ils ont fait près de dix victimes. C’est du moins ce qu’ils ont révélé devant les enquêteurs de la police judiciaire. Ils ont également révélé deux opérations de cambriolage des locaux à usage commercial tout en expliquant que chacun d’eux jouait un rôle bien précis. L’un se chargeait de la surveillance et les deux autres procédaient à l’agression ou au cambriolage.
Par ailleurs, les trois malfrats ont violé collectivement une jeune femme. Cette dernière a raconté à la Cour qu’elle venait de descendre du bus et de s’éloigner d’une dizaine de mètres de la station d’arrêt lorsque les trois malfrats l’ont encerclée. L’un d’eux lui a mis un couteau sur le cou la menaçant de meurtre si elle refusait de les accompagner. Elle n’avait d’autre choix que d’obtempérer. Conduite à une chambre, ce trio l’a violée, sans vergogne, à tour de rôle. Ils ne l’ont relâchée que vers l’aube. Entre-temps, ses parents avaient informé la police de sa disparition. L’enquête a été soldée par l’arrestation des trois malfrats qui ont continué à nier, devant la Cour de la chambre criminelle, les charges retenues contre eux. Verdict : Jugés coupables, chacun des trois malfrats a été condamné à 12 ans de prison ferme.