Elle l’a supplié de la laisser rentrer chez elle tout en lui promettant de fixer avec lui un rendez-vous, une sorte de ruse pour sauver sa peau. Mais le jeune malfrat ne voulait rien entendre.
Ces deux jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-quatre et vingt-six ans, se tiennent devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. L’aîné est un repris de justice. Il avait purgé une peine de deux ans de prison ferme pour complicité de vol qualifié. Mais cette fois-ci, il est l’auteur principal de plusieurs vols qualifiés ainsi qu’un viol d’une jeune femme. Quant à l’autre jeune homme, il est accusé de complicité de vols qualifiés. Mais tous les deux, comme la majorité des mis en cause impliqués dans d’autres crimes, clament leur innocence. Ils affirment devant la Cour qu’ils n’ont jamais agressé personne. Concernant la jeune femme victime de viol, il a nié les faits arguant qu’elle était sa maîtresse.
«Je ne sais pas pour quelle raison elle a porté plainte contre moi», s’interroge-t-il précisant que leur relation était exemplaire. En écoutant cette déclaration, la jeune plaignante fond en larmes tout en le traitant de menteur. Mais se référant à ses déclarations consignées dans le procès-verbal de son audition, on apprend qu’il a avoué son crime de viol contre cette jeune femme qui s’est retrouvée, il y a une année et demie, entre ses griffes. En effet, elle venait de descendre du bus, au quartier Aïn Sebaâ, à Casablanca. Il était 20h passées lorsqu’elle a ressenti qu’elle n’était pas en sécurité. Car, il y avait quelqu’un qui suivait ses pas. Alors qu’elle devait encore parcourir à pied quelques centaines de mètres pour arriver chez elle. Elle a essayé de se précipiter, mais le jeune homme était plus rapide et a fini par la rejoindre. Aussitôt, il lui a demandé de ne pas réagir afin de n’attirer l’attention de personne tout en lui montrant un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements. Elle l’a supplié de la laisser rentrer chez elle tout en lui promettant de fixer avec lui un rendez-vous, une sorte de ruse pour sauver sa peau. Mais le jeune malfrat qui semblait être sous l’effet de la drogue n’avait qu’un seul objectif, à savoir assouvir ses besoins bestiaux. Terrifiée, elle l’a accompagné tout en continuant à le supplier de la laisser partir. En vain. Il l’a même giflée pour qu’elle garde le silence, selon ses déclarations devant la Cour. En arrivant juste à une maison, il l’a conduite vers la terrasse pour la violer sauvagement et lui subtiliser une somme de mille dirhams et ce, avant de lui permettre d’aller chez elle.
Quant aux autres victimes, au nombre de cinq, elles ont déclaré avoir été agressées par les deux malfrats qui circulaient à bord d’un vélomoteur. Effectivement, les limiers ont saisi chez eux un vélomoteur, fruit de vol.
Verdict : Après les délibérations, la Cour a condamné le mis en cause principal à dix ans de réclusion criminelle. Tandis que son complice a écopé de quatre ans de prison ferme.