15 ans de réclusion criminelle pour un meurtrier

Ils se sont rencontrés par un pur hasard et sont devenus des amis. Une amitié qui va voler en éclats en un moment de folie lorsque la victime a commencé à faire des attouchements au mis en cause.

Par un pur hasard, ils se sont rencontrés. L’un se tenait au seuil d’un immeuble situé à la rue Hassan Seghir, à Casablanca. Quant à l’autre, il n’était pas loin de lui, juste à côté de la station des grands taxis desservant la ligne allant du centre-ville à Hay Mohammadi. Le premier se soûlait en cachette, loin des regards des policiers qui effectuaient à bord de leur fourgon une ronde routinière. Et à un moment donné, celui qui ne s’enivrait pas a fait un signe de la main à l’autre pour le prévenir qu’un policier le regardait. Dès que ce policier a détourné son regard de lui, il l’a rejoint pour le remercier tout en l’invitant à prendre un verre ensemble. D’autres verres vont suivre… ils sont devenus des amis.
«Notre relation remonte à une année, mais je n’ai jamais imaginé qu’il soit un homo», affirme le mis en cause, âgé de vingt-huit ans, sans profession et célibataire. Repris de justice, il a déjà purgé une peine de huit mois de prison ferme pour complicité au vol. Après avoir quitté la prison, il passait sa journée à errer dans les ruelles casablancaises, à se soûler et se droguer… Où trouvait-il cet argent ? Il aurait perpétré des agressions contre des victimes. Toutefois, il n’a jamais été arrêté pour un motif pareil. «Je n’ai jamais agressé personne, M. le président», se disculpe-t-il précisant que ce sont ses parents qui lui donnaient de temps en temps de quoi s’approvisionner en haschich pour qu’il ne recoure effectivement pas au vol pour se procurer sa dose. Seulement, il a commis un crime qui dépasse le délit de vol ; il s’agit de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. La victime n’est autre que son ami. Pour quel motif ?
Dans un coin d’une ruelle, tous les deux s’enivraient et se droguaient. Mais tout à coup, le mis en cause n’a pas su quelle mouche a piqué son ami qui a tenté de lui faire des attouchements par derrière. Pensant que c’était l’alcool qui lui a fait tourner la tête, il lui a demandé de se calmer. Mais celui-ci insiste, il lui chuchote même à l’oreille qu’il a envie de lui. Le mis en cause n’en croit pas ses oreilles, mais son ami devient encore plus insistant. Il finit par perdre tout contrôle de ses nerfs. Aussitôt, il brandit un couteau qu’il dissimule sous ses vêtements et il lui assène deux coups à la poitrine. Gravement blessée, la victime ne tarde pas à rendre l’âme.
Son avocat de la défense a tenté de favoriser la thèse de la provocation en essayant d’abuser de lui. Contrairement au représentant du ministère public qui a requis la peine maximale tout en affirmant qu’il n’y a rien qui justifie son acte de meurtre.
Verdict : Après les délibérations, la Cour a rendu son verdict contre le mis en cause en le condamnant à quinze ans de réclusion criminelle.