15 ans de réclusion criminelle pour un pédophile récidiviste

Difficile pour un enfant de raconter ce qu’il a enduré de la part de son agresseur sexuel devant les trois magistrats, le représentant du ministère public, le greffier et l’assistance. Un calvaire psychique qu’il subit une seconde fois et qu’il n’oubliera jamais.

Sa mère le tient par la main et le conduit devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, le représentant du ministère public et le greffier. A sa droite, au box des accusés, se tient son agresseur sexuel. Sans aucun doute, tout le calvaire que lui a fait endurer ce pédophile défile devant ses yeux. De petite taille, il est obligé de monter sur un tabouret pour s’approcher du président de la Cour afin qu’il lui pose quelques questions.
«C’est lui qui m’a fait mal», déclare en toute innocence l’enfant, à peine cinq ans, tout en montrant du doigt le mis en cause.
Celui-ci, âgé de quarante-deux ans, repris de justice, se disculpe tout au long de son interrogatoire par le président de la Cour.

«C’est sa mère qui garde une rancune contre moi qui l’a incité à m’accuser d’avoir abusé sexuellement de lui, M. le président», prétend-il. Il semble oublier qu’il a un antécédent judiciaire et pour le même motif, à savoir attentat à la pudeur sur mineurs de moins de quinze ans avec violence et qu’il a dû passer huit ans derrière les barreaux. Certes, il s’est marié après avoir quitté la prison avec une jeune femme qui a mis au monde, il y a uniquement une année, un enfant, mais le fait de devenir père n’a pas endigué sa perversion sexuelle.

Selon le dossier de l’affaire, étant voisin du quartier, le pédophile était pour l’enfant une des personnes familières et aimables, il lui achetait des bonbons, des gâteaux et des yaourts et on voyait cela d’un bon œil. Evidemment personne au quartier-il n’y est arrivé qu’après son mariage-n’était au courant de son passé pédophile, même pas sa femme. C’est du moins ce qu’elle a déclaré aux limiers de la police judiciaire qui avaient recueilli son témoignage à la suite de l’arrestation de son époux. Pour s’assurer que personne ne le voie, il a conduit l’enfant vers les toilettes de la mosquée du quartier. Là, il a abusé de lui avant qu’il soit entouré par des fidèles qui sont venus faire leurs ablutions afin d’accomplir la prière d’Al-Maghreb.
Après le réquisitoire du ministère public qui a requis la peine maximale contre le mis en cause étant un récidiviste, la plaidoirie de l’avocat de la défense qui a réclamé d’accorder à son client les circonstances atténuantes et les délibérations, la cour l’a jugé coupable et l’a condamné à quinze ans de réclusion criminelle.