Arrêté pour tentative de viol sur une jeune fille, il avoue à la police qu’il en a déjà commis un autre. Toutefois devant la Cour, il raconte une autre version des faits.
Pénible pour elle d’oublier ce qu’elle a enduré il y a une année et demie. C’est du moins ce qu’affirme cette jeune fille devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Bref, elle était victime de viol. Elle ne veut même pas entendre les déclarations de son violeur qui se tient au box des accusés parce que ce ne sont que des mensonges, précise-t-elle devant la Cour. Âgé de vingt-quatre ans, il prétend devant la Cour qu’ils étaient en relation amoureuse et qu’elle l’a sollicité de se présenter chez sa famille pour la demander en mariage. Mais n’étant plus vierge, selon ses dires, parce qu’elle entretenait une relation avec un autre jeune homme, elle l’a supplié de l’aider pour que son père ne soit pas au courant du scandale, explique-t-il devant les magistrats lors de son interrogatoire.
Bouche bée, la jeune fille, âgée de dix-huit ans, n’en croit pas ses oreilles au point qu’à chaque fois elle tente de l’interrompre. Toutefois, le président de la Cour tente de la calmer en lui assurant qu’il lui accordera le temps nécessaire pour répliquer au mis en cause.
Or, en recourant aux informations consignées dans les procès-verbaux, on apprend qu’il avait avoué, devant les enquêteurs de la police judiciaire, son crime de viol sous la menace d’une arme blanche. Il a affirmé aux enquêteurs qu’il la ciblait depuis quelques jours. Ce repris de justice qui a déjà purgé une peine d’une année de prison ferme pour trafic de drogue avait révélé aux enquêteurs qu’il avait déjà violé une autre jeune fille. Mais sa victime semble n’avoir pas porté plainte contre lui. Donc il n’a pas été poursuivi en justice. Lorsque l’occasion s’est présentée, il est passé à l’acte, a-t-il précisé aux enquêteurs de la police judiciaire relevant du district de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ. Sous la menace d’un couteau, il l’a obligée à lui céder.
«Je ne pouvais pas demander du secours, M. le président, parce qu’il a mis son couteau sur le cou avant de me violer», affirme-t-elle à la Cour tout en précisant qu’il lui a fait perdre sa virginité.
C’est la raison pour laquelle le représentant du ministère public a requis la peine maximale selon les dispositions des articles 486 alinéa 1 et 488 du code pénal qui stipulent que «le viol est l’acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans » et «si la défloration s’ensuit, la peine est : la réclusion de dix à vingt ans, dans le cas prévu à l’article 486 alinéa 1».
Quant à son avocat de la défense, il a affirmé que le mis en cause est innocent parce qu’il a nié devant la Cour les accusations qui lui ont été attribuées et que la police l’a obligé à signer le PV qu’il n’a jamais lu.
Verdict : Jugé coupable pour viol ayant entraîné défloration, le mis en cause a écopé d’une peine de quinze ans de réclusion criminelle.













