Une seule phrase chuchotée à l’oreille de l’époux par une mauvaise langue était suffisante pour détruire tout un foyer conjugal et finir une relation de couple dans une marée de sang.
Il n’avait pas l’intention de la tuer, mais uniquement de la maltraiter pour qu’elle lui révèle la vérité. C’est du moins ce que ce jeune homme, âgé de trente-trois ans, poursuivi en état d’arrestation pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, déclare devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Sa victime n’est autre que sa femme, âgée de vingt-six ans le jour de son meurtre, il y a plus de dix-huit mois. Les mauvaises langues lui ont chuchoté à l’oreille ce qu’il n’a jamais imaginé, à savoir que sa femme le trompait. Leur relation amoureuse remonte à plus de six ans lorsqu’il l’a croisée, par un pur hasard, alors qu’elle s’apprêtait à prendre un grand taxi. La conversation a été engagée entre eux pour qu’ils fixent un premier rendez-vous, puis un énième et finissent par décider de convoler en justes noces. Tout s’est passé très vite et les voilà sous le même toit d’un foyer conjugal. Ils menaient une vie paisible jusqu’au jour où quelqu’un lui a confié que son épouse le trompait avec l’un de ses collègues. Certes, il n’a pas cru, au départ, à ses paroles parce qu’il avait confiance en sa femme. Mais au fil des jours le doute a commencé à le ronger. Il a commencé à la filer chaque fois qu’il quittait son emploi. Mais il n’a jamais rien remarqué.
Le jour «J», ils étaient tous les deux dans la chambre à coucher. Lors de leur conversation, il lui demande si elle le trompe. Surprise par cette question parce qu’elle n’a jamais imaginé entendre une telle chose de son époux et bien-aimé, elle lui reproche cette réflexion. Mais, il lui explique que l’une de ses collègues était certaine qu’elle avait une relation avec un autre collègue. Hors d’elle, la jeune épouse décide de retourner à son foyer parental. Une décision que le jeune époux n’accepte pas et tente de l’obliger à rester jusqu’au matin. Mais devant son insistance, le mari perd tout contrôle de ses nerfs et s’acharne sur elle à coups de poing, de pied et même de bâton jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Conduite à l’hôpital elle ne tarde pas à rendre l’âme.
«Je n’avais pas l’intention de la tuer, M. le président», a conclu le mis en cause ses déclarations avant d’écouter le réquisitoire du représentant du ministère public, la plaidoirie de l’avocat de la défense et le jugement de la Cour qui est comme suit: jugé coupable pour non homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, mais pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, la Cour l’a condamné à vingt ans de réclusion criminelle.