20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un prof d’anglais

Lorsque cet étudiant, âgé de vingt ans, était tombé d’accord avec ce professeur d’anglais quinquagénaire pour qu’il lui apprenne cette langue, il ne se doutait pas qu’il allait tomber entre les griffes d’un homosexuel qui lui donnait des somnifères dans une boisson pour le violer.

Nous sommes le mercredi 16 avril 2025. Au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat, un jeune homme, la vingtaine, comparaît en état d’arrestation, devant la Cour, poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Il y a dix mois qu’il est maintenu en détention préventive, depuis son arrestation en juin 2024.
«Je n’avais pas l’intention de le tuer, M. le président…je voulais juste me défendre», balbutie-t-il devant la Cour.
Sa victime est un enseignant de la langue anglaise, quinquagénaire, qui demeurait au quartier Chmaou, arrondissement de Mrissa, à Salé. Le meurtrier qui demeure à Rabat se déplaçait chez lui pour suivre des cours de langue anglaise. Les curieux le remarquaient souvent rentrer chez l’enseignant. Seulement, aussi bien l’enseignant que le jeune homme n’étaient plus visibles depuis quelques jours. Alors que les interrogations et avec elles l’inquiétude se faisaient plus insistantes, une odeur nauséabonde a commencé à provenir de l’appartement de l’enseignant qui y demeure tout seul. Les voisins ont alerté la police. Les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté provinciale à Salé se sont dépêchés sur l’appartement où ils ont découvert le cadavre de ce quinquagénaire en décomposition avancée. La procédure du constat d’usage a été effectuée par les enquêteurs avant que le parquet général près la Cour d’appel de Rabat ne donne ses instructions d’évacuer le cadavre vers la morgue pour qu’il soit soumis à une autopsie médicale et déterminer la cause de la mort. Par ailleurs, les investigations policières ont été entreprises par les enquêteurs de la police judiciaire qui ont été informés qu’un jeune lui rendait souvent visite. Et c’est logiquement que les enquêteurs se sont lancés à sa recherche. Rapidement il a été identifié et arrêté au quartier Agdal, à Rabat, à la suite des informations recueillies par les éléments de la Direction générale de la surveillance du territoire national.
Soumis aux interrogatoires, il est passé aux aveux. Le mis en cause a révélé que la victime abusait sexuellement de lui après lui avoir mis un somnifère dans une boisson. A chaque fois qu’il se trouvait chez l’enseignant, il découvrait qu’il s’est plongé dans un profond sommeil sans savoir la raison. Lorsqu’il se réveillait, il ressentait une douleur. C’est la raison pour laquelle, la dernière fois, quelques jours avant l’Aïd Al Adha, en juin 2024, il a fait semblant de dormir après avoir siroté la boisson. L’enseignant a alors tenté de le violer. Aussitôt, l’étudiant lui a asséné avec un objet tranchant un coup à la tête. Pas moins de quelques minutes, la victime a poussé le dernier soupir. Il avait l’intention de se débarrasser du cadavre en le découpant en morceaux et les jeter dans les poubelles de la ville. Mais, il a fini par changer d’avis pour laisser le cadavre dans l’appartement et prendre la poudre d’escampette.
Devant la Cour, lors de ses derniers propos, ce jeune étudiant confirme, une fois encore qu’il ne voulait pas le tuer. Mais le destin en a voulu autrement, a-t-il dit.
Verdict : vingt ans de réclusion criminelle.