Ils sont cinq jeunes hommes, âgés entre dix-neuf et vingt-quatre ans, qui ont comparu, en état d’arrestation, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, vols qualifiés et tentative de viol.
Bien qu’ils soient cinq membres de la même bande, ils n’opéraient pas ensemble. Alors que deux ou trois éléments s’activaient, les autres étaient au repos. C’est du moins ce que le chef de la bande, un jeune homme de vingt-quatre ans, repris de justice pour les mêmes motifs, a expliqué aux éléments de la police judiciaire qui l’ont interrogé après son arrestation. Seulement, il nie tout lorsqu’il comparaît devant la Cour. Il affirme au président qu’il a tourné le dos à la criminalité, y compris les agressions, dès qu’il a quitté la prison il y a un an.
«J’ignore pour quelle raison la police m’a collé au dos tous ces crimes», déclare-t-il à la Cour tout en rejetant l’accusation d’avoir constitué une bande avec les quatre autres mis en cause. A ce propos, il précise qu’il ne sait pas que ces jeunes hommes s’adonnaient aux agressions.
«Ce sont des voisins du quartier, ni plus ni moins, M. le président», ajoute-t-il.
Toutefois, le président de la Cour lui rappelle ses déclarations devant les enquêteurs de la police judiciaire faisant état qu’il s’est chargé, au départ, de chercher les membres de la bande avant de les chapeauter et passer à l’acte. Selon les informations consignées dans le procès-verbal, ce chef de la bande avait déclaré qu’il a commis, avec la participation de ses quatre complices, plus de vingt opérations, de l’agression à la tentative de viol, en passant par les menaces à l’arme blanche, coups et blessures, etc.
Quant à l’affaire de tentative de viol, on apprend du procès-verbal que trois des cinq suspects avaient agressé une jeune femme en lui subtilisant son sac à main avant d’essayer de la violer à tour de rôle. Ils l’ont conduite sous la menace de couteaux vers un cagibi situé loin des regards. Mais, elle avait le courage de crier et demander de l’aide lorsqu’elle a remarqué des jeunes qui passaient tout près. Aussitôt, les voyous ont pris la fuite et la jeune femme s’est dirigée vers le commissariat de police le plus proche pour porter plainte.
A leur tour, les quatre autres mis en cause impliqués dans cette affaire ont tous nié les charges retenues contre eux. Seulement, la Cour les a jugés tous coupables et a condamné le chef de la bande à dix ans de réclusion criminelle et ses quatre complices à quatre ans chacun.