Ce quadragénaire, marié et père de deux enfants, a déjà purgé deux peines de prison pour escroquerie. Mais loin de tourner la page, il a continué à promettre monts et merveilles à des personnes qui s’agrippent au moindre espoir de mener une vie meilleure.
«J’avais confiance en lui». Les victimes qui succèdent devant le magistrat qui les interroge sur ce qui leur est arrivé sont unanimes à dire qu’ils ont été subjugués par cet escroc qui se tient au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca.
Ses victimes, au nombre de huit, qui ont répondu favorablement à la convocation de la Cour, insistent sur le mot «confiance» pour montrer à quel point cet arnaqueur a été habile. Toujours tiré à quatre épingles, bon parleur et sûr de lui.
C’est ainsi que le décrivent ses victimes. Quant à lui, il assure ne les avoir jamais vues ou rencontrées.
«Je ne sais pas pour quelle raison ces personnes que je ne connais pas me traitent d’escroc », se contente-t-il de dire à la Cour.
Il semble ou plutôt il fait semblant d’oublier qu’il a des antécédents judiciaires pour escroquerie. En effet ce père de famille, âgé de quarante-deux ans, a déjà purgé deux peines d’emprisonnement pour le même motif. Une de dix-huit mois et l’autre de deux ans. Mais l’appât de l’argent facile était plus fort.
Il n’usurpait ni une identité ni une fonction mais il se faisait passer pour une personne qui entretient des relations étroites avec des fonctionnaires et des personnalités qui peuvent lui rendre service contre des pots-de-vin. Toutefois, selon ses déclarations consignées dans le procès-verbal de son audition, il a rejeté avoir des relations avec quiconque ou qu’il ait utilisé ce moyen pour faire des victimes. Il avait réponse à toutes les demandes des victimes. Ainsi il avait du travail pour les chômeurs, des visas pour les rêveurs de l’eldorado, le sésame pour réussir dans un concours… etc.
Mais toutes les promesses s’évaporaient une fois qu’il a touché les sommes d’argent qui oscillaient entre vingt et soixante mille dirhams. Ce pauvre jeune homme qui rêvait de migrer en Europe a affirmé au tribunal qu’il avait emprunté trente mille dirhams qu’il a donnés au mis en cause. Malgré les témoignages accablants le suspect a continué à se disculper. Peine perdue puisque le tribunal l’a jugé coupable et l’a condamné à trois ans de prison ferme.
