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30 ans de prison ferme pour avoir empoisonné mortellement son amant

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Elle n’a jamais cru se retrouver au banc des accusés pour meurtre. Parce qu’elle n’a jamais imaginé que l’amour pouvait céder la place à la haine et la vengeance. Mais, triste réalité, elle comparaît devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca pour une affaire de meurtre par empoisonnement.

Âgée de vingt-sept ans, elle paraît bien plus vieille que son âge lorsqu’elle a mis le pied au box des accusés. Son regard a une lueur de tristesse. Contrairement aux autres mis en cause qui tournent leurs regards vers l’assistance, elle fixe le sien uniquement sur les trois magistrats. Elle est consciente de ce qui l’attend.
En effet, elle risque une très lourde peine. Car, son accusation d’empoisonnement, selon les dispositions de l’article 398 du code pénal, est passible de la peine de mort. Cet article stipule : «Quiconque attente à la vie d’une personne par l’effet de substances qui peuvent donner la mort plus ou moins promptement, de quelque manière que ces substances aient été employées ou administrées, et quelles qu’en aient été les suites, est coupable d’empoisonnement et puni de mort».
«Je n’avais pas l’intention de le tuer, mais juste de lui faire du mal», affirme-t-elle à la Cour avant de révéler qu’il la traitait comme un animal.
Mais pourquoi ne l’a-t-elle pas quitté ? Une question que le président de la Cour lui pose tout en exprimant son regret de la voir dans un pareil état. Elle garde le silence.
En fait, elle l’aimait follement au point qu’elle n’a jamais imaginé le quitter. Il la violentait pour un simple geste qui ne lui plaisait pas. Et pourtant, elle n’a jamais décidé de lui tourner le dos. Certes, elle le laissait se calmer pour, une douzaine d’heures au plus, retourner chez lui.
«Il était très agressif, très violent, très nerveux, impatient…», énumère-t-elle ses défauts devant la Cour.
Seulement, la goutte qui a fait déborder le vase n’était autre que sa menace de l’abandonner définitivement pour aller se marier à une autre jeune femme. En fait, elle pensait qu’il ne s’agissait que d’une ruse pour la rendre jalouse. Quoi qu’il en soit, il semble qu’elle n’arrivait plus à supporter le calvaire qu’elle éprouvait ainsi que ses menaces de l’abandonner pour aller se jeter dans les bras d’une autre. Et enfin, elle a décidé de le dissuader sans le perdre. Mais par quel moyen ? En lui donnant du Takaout, galle des fleurs de Tamaris, que les femmes utilisent dans un but cosmétique, notamment pour noircir les cheveux. Elle ignorait qu’il est également utilisé par les désespérés pour se donner la mort. Bref, il lui a fait un mélange dont il y a du Takaout en poudre et lui a fait savoir que ce produit est aphrodisiaque. Il était chez lui, en compagnie d’elle, lorsqu’il a ingurgité une première cuillère puis une seconde. En commençant à souffrir d’un malaise, il a perdu connaissance pour pousser enfin ses derniers soupirs. N’ayant pas le choix, elle a fait appel à la sœur du défunt qui a alerté la police. Et la jeune femme a été arrêtée.
Verdict : N’ayant pas considéré que la mise en cause avait l’intention de tuer la victime, la Cour a été clémente et ne l’a condamnée qu’à une peine de trente ans de réclusion criminelle.

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