Ce père de famille, quinquagénaire, ne pouvait plus supporter les comportements de son fils, repris de justice et drogué agressif. Pour mettre un terme à tout cela il a choisi une solution radicale, à savoir le tuer.
Six mois après avoir commis son crime (cf. notre édition n°5773/VSD du 1er au 3 novembre 2024), ce père de famille, âgé de cinquante-quatre ans, a comparu, en fin du mois d’avril 2025, en état d’arrestation, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat. Il s’agissait de la dernière audience réservée à l’examen de cette affaire qui a secoué, mardi 22 octobre 2024, Kariat Ouled Moussa, à Salé.
«Je l’ai tué et tenté de me suicider», avoue-t-il devant la Cour sur un ton sec comme s’il ne regrettait pas son acte. Il ne supportait plus ses comportements, précise-t-il. Et de raconter que son fils, qui a commencé à s’adonner, depuis ses six ans, à toutes sortes de drogue, s’est abstenu d’emprunter le bon chemin. Bien qu’il effectuait ses cinq prières, ce fils n’hésitait pas à créer des disputes avec les voisins en faisant du tapage nocturne et en amenant des prostituées à la terrasse, affirme ce père de famille à la Cour. Agressif envers tout le monde, aussi bien sa famille que ses voisins, il ne respectait personne. Bref, il était indiscipliné. Il volait même les effets vestimentaires et tous autres objets précieux de son père. Repris de justice, il a déjà purgé une peine de trois ans de prison ferme pour avoir volé une voiture. En quittant la prison, il est devenu encore plus agressif, précise le mis en cause.
Son épouse, venue pour présenter son témoignage, a assuré que son mari lui a confié que si son fils continuait à lui attirer des ennuis il finirait par le tuer.
C’est malheureusement ce qui est arrivé. Le fils devenant encore plus insupportable, le père a décidé de mettre son plan à exécution. L’occasion s’est présentée lorsque son épouse est allée rendre visite à sa famille qui demeure dans la commune rurale Shoul relevant de la province de Salé. Sachant que son fils allait accomplir la prière, il s’est préparé en s’armant avec un coutelas. A pas de loup, il est entré à sa chambre située sur la terrasse et lui a asséné des coups à la tête. Il n’a pas tardé à rendre l’âme. Il s’est tenu à côté du cadavre plus d’une trentaine de minutes avant de quitter le domicile. Il n’a pas pris la fuite, mais il est allé chez un commerçant du quartier. Il lui a demandé de lui donner son téléphone portable pour qu’il puisse appeler son deuxième fils. A ce dernier, il a annoncé la mauvaise nouvelle. Perturbé, celui-ci a alerté les éléments de la police qui se sont dépêchés sur les lieux. Ils ne peuvent faire que le terrible constat. Le fils corps sans vie gisant dans une mare de sang et à ses côtés le père également étendu par terre, sans connaissance mais encore en vie. Il avait tenté de se suicider en se donnant un coup de coutelas au cou et à la main. Mais il a pu être sauvé
Verdict : Jugé coupable, il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.
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