Matricide
Il la maltraitait et la menaçait même avec une arme blanche. Mais, elle n’a jamais porté plainte pour voie de fait contre ascendant.
Regrette-t-il son crime ? C’est la dernière question que le président de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca pose au mis en cause lors de son interrogatoire. «Oui, je le regrette, M. le président», répond-il tout en fondant en larmes comme un petit enfant. Tout au long de son interrogatoire, il ne clame pas son innocence, mais il explique qu’il ignorait ce qu’il faisait. Âgé de vingt-quatre ans, il a été élevé par sa mère qui a refusé de se remarier après le décès de son époux.
Seulement, il n’a jamais apprécié son sacrifice. Dès qu’il a eu quatorze ans, il ne cessait de la maltraiter. C’est du moins ce que l’un de leurs voisins avait déclaré à la police. Ce voisin a affirmé aux enquêteurs qu’ils sont intervenus à maintes reprises afin de l’empêcher de la violenter. Il la menaçait également avec une arme blanche. Mais, elle ne s’est jamais présentée devant la justice pour porter plainte pour voie de fait contre ascendant. Parce qu’il est son unique enfant? Peut-être. Elle endurait le calvaire, mais elle gardait le silence.
Le jour «J», il est entré chez lui alors que sa mère regardait la télévision. Elle lui a demandé d’aller à la cuisine prendre son dîner. «Je me souviens qu’elle m’a demandé d’aller chercher mon dîner. Mais je lui ai répondu que je n’en avais pas besoin», raconte-t-il à la Cour.
Ivre et drogué, il lui dit qu’il ne veut pas manger mais qu’il a besoin d’argent. N’ayant pas le moindre sou, sa mère lui demande d’attendre jusqu’au matin. Mais il ne l’entendait pas de cette oreille, il voulait l’argent tout de suite. Elle lui assure qu’elle n’en avait pas. Furieux, il a commencé à l’insulter et à chercher à travers les quatre coins de la maison de quoi acheter la drogue. N’ayant rien trouvé il l’a tirée par les vêtements. Elle a commencé à crier et à demander de l’aide. Malheureusement, il lui a asséné un coup de couteau à la poitrine puis un coup fatal puis a quitté la scène.
Le lendemain, il est retourné chez lui comme si rien ne s’était passé. Et la police l’a arrêté.
Verdict : Jugé coupable, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.