Leur amitié remonte à une douzaine d’années. Ce marchand ambulant, trentenaire, n’a jamais imaginé que son ami le tromperait en entretenant une relation amoureuse avec sa sœur, encore mineure jusqu’à ce qu’il les ait pris en flagrant délit.
«Il était mon ami avant qu’il me trompe». Une phrase prononcée par le mis en cause en réponse à une question posée par le président de la Cour à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca en parlant de sa victime. Certes, ils sont devenus des amis depuis une douzaine d’années, lorsque la victime venait de s’installer dans leur quartier avec sa famille. Le mis en cause n’était qu’à sa vingtième année lorsqu’ils ont contracté cette amitié. Aujourd’hui, il est âgé de trente-deux ans, trois ans de plus que la victime.
Marchand ambulant de son état, le mis en cause n’a pas hésité une seconde à avouer son crime aussi bien devant les enquêteurs de la police judiciaire que le parquet général et le juge d’instruction. Et le voilà qu’il avoue devant la Cour qu’il avait l’intention de le tuer. Et d’ajouter qu’il l’a fait pour ne plus le voir, ni le croiser sur son chemin.
En révélant à la Cour le parcours de leur amitié, le mis en cause précise qu’ils se rencontraient quotidiennement.
«Dès que je terminais mon travail je lui téléphonais pour qu’il me rejoigne au café», ajoute-t-il.
Ils sont devenus comme deux frères, affirme-t-il tout en précisant qu’il ne le laissait jamais porter sa main à sa poche lorsqu’ils étaient ensemble. Car, la victime était au chômage. Mais pourquoi ce revirement ? Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il en arrive à le tuer ?
«Il m’a trompé», répond-il pour la énième fois.
En effet, son ami a contracté une relation amoureuse avec sa sœur, encore mineure, âgée de seize ans. D’aucuns lui ont chuchoté cette mauvaise information à l’oreille.
«J’ai également appris qu’il rejoignait ma sœur à chaque fois que mes parents n’étaient pas à la maison», balbutie-t-il.
En fait, le mis en cause n’a pas réagi sur-le-champ. Il a pris son mal en patience tout en faisant semblant de n’avoir rien entendu. Mais, en réalité, il ne s’agissait que d’une question de temps et il attendait l’occasion pour sévir. C’est ainsi qu’il a commencé à suivre les pas de son ami, notamment le jour où ses parents ne se trouvaient pas à la maison. Effectivement un jour il a vu son ami entrer au foyer parental. Pas moins de dix minutes plus tard, il a ouvert la porte pour aller directement à la chambre de sa sœur. Il les a trouvés en pleins ébats sexuels. Hors de lui et sans dire un mot, il lui a donné six coups de couteau avant d’aller se présenter de son plein gré devant la police et avouer son crime.
Verdict : Jugé coupable, il a écopé de trente ans de réclusion criminelle.