Personne n’a cru que Mohamed, ce jeune de vingt-huit ans, qui jouit d’une bonne réputation, soit un jour un meurtrier.
C’est la raison pour laquelle ses voisins l’ont soutenu au moins par leur présence lors de son procès débattu par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Certes, Mohamed a reconnu son crime, mais il a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de tuer ce jeune homme de vingt-et-un ans, repris de justice pour une affaire de trafic de drogue. Au contraire, Mohamed est un employé qui gagnait sa vie dignement tout en subvenant aux besoins de ses parents. Célibataire, il venait de demander une jeune fille en mariage. Un mariage qui a pris fin dès la phase des fiançailles. Et pourtant elle a assisté à son procès. L’attendra-t-elle jusqu’à sa libération ? Personne ne peut le savoir.
«Il s’agissait d’un simple malentendu qui l’a rendu très en colère», a-t-il expliqué à la Cour.
Et d’ajouter qu’il s’est rendu chez la victime juste pour le solliciter de ne plus se tenir devant leur domicile pour vendre de la drogue. Mais, la victime s’est mise en colère.
«Il a commencé à m’insulter puis m’a menacé par un couteau», a précisé le mis en cause. Mohamed est arrivé à le lui arracher. Ivre, le dealer a saisi un autre couteau tentant d’asséner un coup à Mohamed. «A ce moment, je l’ai poussé pour qu’il tombe par terre… j’ignore comment son couteau l’a touché», raconte avec regret Mohamed.
Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner tout en le faisant bénéficier des circonstances atténuantes, Mohamed a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle.