Âgé de trente-et-un ans, ce repris de justice a entretenu une relation amoureuse avec une adolescente de seize ans. Traduit devant la justice, il tente de convaincre la Cour qu’il ne savait pas qu’elle était mineure.
«Je ne savais pas qu’elle n’avait que seize ans». C’est par cette phrase que ce jeune de trente-et-un ans essaie de se blanchir de l’accusation de détournement d’une mineure de moins de dix-huit ans. Mais, difficile d’induire en erreur les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’Appel de Casablanca, aguerris à ce genre d’affaires. De plus, les traits du visage de la fille montrent qu’elle est encore adolescente.
«Elle m’a menti lorsqu’elle m’a dit qu’elle était âgée de dix-neuf ans», prétend le jeune homme qui a déjà purgé une peine de trois ans de prison ferme pour complicité au vol qualifié.
L’adolescente affirme à la Cour qu’il lui coupait le chemin à chaque fois au quartier tout en lui proposant d’entretenir une relation amoureuse parce qu’il est amoureux d’elle et qu’il n’arrivait pas à fermer l’œil de la nuit à force de penser à elle. Elle ajoute qu’il lui a acheté un smartphone et lui donnait, de temps en temps, des sommes d’argent. Et pour couronner le tout, il lui a promis de la demander en mariage dès qu’elle aura ses dix-huit ans. Le président lui demande alors s’il était au courant qu’elle était encore mineure et qu’elle n’avait que seize ans. Elle répond par un «oui» clair devant le mis en cause qui écarquille les yeux.
Séduite par ses paroles et ses promesses, l’adolescente a commencé à le rejoindre dans sa chambre qu’il loue avec voisins pour coucher ensemble.
Même après le témoignage accablant de la victime, le mis en cause persiste à dire qu’il ignorait qu’elle était encore adolescente tout en affirmant qu’il partageait avec elle le même lit sans la dépuceler parce qu’il avait l’intention de la demander en mariage.
L’affaire a éclaté lorsque la mère a remarqué que sa fille avait un nouveau smartphone. Quand elle l’a questionnée sur sa provenance, elle lui a affirmé qu’elle l’a trouvé dans la rue. Une réponse qui n’a évidemment pas convaincu la mère. Depuis, elle a commencé à la filer et a découvert sans difficulté la relation secrète avec ce repris de justice.
Après que le représentant du ministère public a requis de juger le mis en cause coupable et l’avocat de la défense s’est contenté de réclamer de le faire bénéficier des circonstances atténuantes, la Cour l’a jugé coupable et l’a condamné à cinq ans de réclusion criminelle.