Repris de justice, ce jeune homme a replongé dans la criminalité en compagnie d’un vingtenaire ayant un casier judiciaire vierge. Tous les deux ont commis plusieurs agressions au couteau. Ils ont fini par tomber entre les mains de la police.
Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Deux jeunes hommes comparaissent en état d’arrestation poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, vols qualifiés, coups et blessures à l’arme blanche et menace. Seulement, les deux mis en cause rejettent tout en bloc traitant même leurs victimes qui sont venues témoigner devant la Cour de menteuses.
«Après ma sortie de prison, je me suis repenti», assure ce jeune repris de justice, âgé de trente-et-un ans. Il a déjà purgé trois peines d’emprisonnement pour les mêmes motifs. Une première de trois mois, un an lors de la deuxième et deux ans pour la troisième.
En effet, l’une des victimes, une mère de famille, quadragénaire, le reconnaît.
«C’est lui qui conduisait le vélomoteur», affirme-t-elle devant la Cour. Elle se souvient bien de lui parce qu’elle l’a fixé du regard avant que son ami l’ait giflée et lui ait donné un coup de poing lorsqu’elle a manifesté une résistance farouche. Elle ne voulait pas lui remettre son sac à main. Elle a fini par le lui donner.
«Elle ment», s’exclame-t-il sans vergogne. Son complice, un jeune homme, âgé de vingt-quatre ans, ayant un casier judiciaire vierge, nie également avoir commis des agressions. Même le mis en cause principal assure qu’il n’est qu’un «ouled derb», ni plus ni moins. Et de préciser que celui-ci venait de commencer l’apprentissage de la menuiserie dans un atelier. Toutefois, les cinq victimes, toutes des jeunes femmes, qui se tiennent devant la Cour ont affirmé qu’il est bel et bien le jeune homme qui se tenait derrière le chauffeur du vélomoteur.
Dès qu’il en descendait, il se lançait vers sa proie pour l’agresser. Si l’une des victimes manifestait une résistance, il n’hésitait pas à la maltraiter pour lui voler soit son sac à main, soit son smartphone, soit les bijoux qu’elle portait.
«Il m’a menacée avec un couteau», précise l’une des victimes, la vingtaine venait de sortir de son emploi au quartier Roches Noires, à Casablanca lorsqu’elle s’est retrouvée face à face avec ces deux malfrats. Ils lui ont subtilisé son smartphone et un bracelet en or.
Prenant la parole, le représentant du ministère public les a qualifiés d’une bande de malfaiteurs qui cherchaient à avoir facilement de l’argent sans le moindre effort tout en oubliant que leurs victimes ont travaillé dur pour avoir ce qu’ils leur ont volé. Il a requis de les juger coupables et de les condamner à une lourde peine. Quant à leur avocat, il a réclamé de les faire bénéficier des circonstances atténuantes. Après les délibérations, la Cour les a jugés coupables et a condamné le premier, à savoir le repris de justice, à cinq ans de réclusion criminelle. Quant à son complice, il a écopé de deux ans de prison ferme.