C’était le mercredi 10 août, le neuvième jour du mois de Ramadan, qu’Achraf avait commis un meurtre contre son beau-frère. Achraf, âgé de vingt-sept ans, n’était pas un jeune homme cruel, ni bagarreur, ni violent, ni agressif. Au contraire, dans son quartier Dchar ed-Djedid à Tanger, situé non loin du Souk Casabarata, il jouissait d’une bonne réputation. Il était une personne sans problème et respecté par ses voisins, ses amis et ses collègues. Même quand il était élève, il était tranquille. Malheureusement, il a quitté ses études en fin des classes primaires. En fait, il n’est jamais resté les mains croisées. À chaque fois, il se débrouillait pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de ses parents. Au fil des jours, il a fini par être serveur dans un café situé au centre- ville à Tanger. Avec lui, tous les clients échangeaient le même respect et la même appréciation. Bref, tout le monde l’aimait. Encore célibataire, il occupait une chambre au rez-de-chaussée du foyer parental où demeure également ses deux sœurs dont une seule est mariée. C’était celle-ci qui a mis fin au calme qui régnait dans ce foyer parental en se bagarrant à chaque fois avec son mari. Achraf intervenait à chaque fois qu’il remarquait que sa sœur était en discordance avec son mari. Une discorde qui ne se limitait pas aux discussions violentes, ni aux injures, mais qui cédait, de temps en temps, la place à l’usage des mains et toutes autres armes blanches. Sans aucun doute, c’est ce qui s’est passé, ce neuvième jour du Ramadan, quelques heures avant la rupture du jeûne. Achraf qui a fait des courses est retourné chez lui vers 16 h 30. Il s’est réfugié dans sa chambre pour se reposer. En effet, il a plongé dans un profond sommeil. Une heure et demie plus tard, sa sœur est venue le secouer. Que voulait-elle de lui? Elle l’agitait brutalement au point qu’il s’est réveillé rapidement comme s’il a été piqué par une mouche. Que s’est-il passé? Il entendait des cris. C’étaient les voix de sa sœur et son mari. Il semblait qu’ils s’échangeaient des invectives et des injures. Il s’est calmé tout en décidant de ne pas intervenir. Effectivement, le ton s’est apaisé entre le couple. Un quart d’heure plus tard, il a entendu un cri strident qui est provenu de la chambre occupée par sa sœur et son mari.
Hâtivement, Achraf a gravi les marches vers le premier étage. Il a frappé à la porte de la chambre qui était fermée. Les larmes aux yeux, sa sœur l’a ouverte. Il semblait qu’elle avait été violentée par son mari. Achraf est entré à la chambre. Il s’est adressé à son beau-frère et lui a demandé les raisons de son accrochage avec son épouse. Le beau-frère qui a perdu tout contrôle de ses nerfs s’est révolté contre Achraf. Il l’a même injurié et a tenté de le violenter. Hors de lui, Achraf a quitté la chambre pour aller à la cuisine et a saisi une bouteille qu’il a brisée contre le mur de la chambre. Armé du tesson de cette bouteille, il a avancé vers son beau-frère et lui a asséné plusieurs coups à la tête. Le beau-frère est tombé par terre. Et quelques minutes plus tard, il a rendu l’âme.