Malheureusement, c’était le cas pour ce père de six enfants qui s’est retrouvé devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida, poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Certes, il s’est disculpé dès le départ devant les magistrats tout en expliquant qu’ils, lui et la victime, n’ont échangé que des injures, sans arriver à l’usage de la violence.
«Je ne l’ai pas touché, M. le président», a-t-il précisé dans ses déclarations devant la Cour. Auparavant, il avait fait les mêmes déclarations devant les enquêteurs de la gendarmerie royale de la région de Moulay Abdellah à El Jadida et devant le parquet général et le juge d’instruction près la Cour d’appel. À chaque fois, il niait avoir violenté le défunt, également père de famille.
«Mon enfant m’a informé que mon voisin labourait une partie du terrain qui séparait nos terres agricoles», a-t-il précisé aux trois juges de la Cour qui l’écoutaient attentivement.
Il l’a rejoint pour lui expliquer qu’il n’avait pas le droit d’exploiter ce petit lot de terrain qu’ils ont en copropriété. Un reproche qui s’est vite transformé en altercation. Après quoi, selon ses déclarations, il est retourné chez lui. Deux témoins qui semblaient avoir assisté à la scène ont attesté que le mis en cause n’avait pas touché le défunt. Ils ont précisé que ce dernier avait perdu connaissance après le départ du mis en cause.
L’un des témoins a précisé que le défunt était cardiaque. Cependant, le rapport de l’autopsie a attesté que la mort du défunt n’avait pas de relation avec sa maladie. Le médecin légiste a précisé dans son rapport que le défunt présentait des saignements musculaires et une fracture au niveau du cou avec d’autres fractures au niveau des 2ème, 3ème, 5ème et 6ème côtes du côté gauche, ainsi que des ecchymoses et une seule fracture au niveau de la cage thoracique.
Ce qui a prouvé que le défunt avait été violenté par le mis en cause. Suite aux conclusions du rapport d’autopsie, la Cour a jugé ce père de famille coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner et l’a condamné à 8 ans de réclusion criminelle.