Le choc. C’est le seul mot qui exprime cette émotion violente, ce coup inattendu qui a frappé, ce mercredi 12 décembre, cette famille qui avait l’espoir que la chambre criminelle près la Cour d’appel de Nador rende justice à leur fils, âgé de 9 ans, ou du moins de le calmer psychologiquement en voyant son violeur derrière les barreaux.
Malheureusement, son violeur a été acquitté. Un verdict qui a bouleversé toute la famille qui sombre dans un cauchemar et ce, depuis qu’elle a appris ce qui est arrivé à leur fils, Abdelhadi. Et pourtant, cet enfant se souvient encore, dans les détails, de tout ce qu’il a enduré, la première fois, de la part de ce ressortissant marocain en Belgique, âgé de 67 ans, père de six enfants et qui n’est autre que le mari de la tante maternelle de la victime. Il est venu, en avril 2018 à Midar relevant de la province de Driouch et se situant à soixante-quinze kilomètres de Nador pour assister aux funérailles d’un membre de la famille. Mais, il a saisi l’occasion pour conduire l’enfant chez lui et abuser de lui.
L’enfant a gardé le silence. Mais, quand le pédophile a tenté de le détourner une deuxième fois, au mois d’août dernier, l’enfant a fini par révéler la réalité choquante. Une plainte a été portée par ses parents. Un certificat médical a été remis, le 12 septembre 2018, par un chirurgien pédiatre qui l’a examiné au Centre hospitalier Mohammed VI à Oujda et a attesté que «l’examen de la marge anale révèle une fissure cicatrisée». Et pourtant le mis en cause a été poursuivi en état de liberté provisoire.
Najia Adib, présidente de l’association Touche pas à mes enfants pour la protection de l’enfance, nous a confié qu’elle a déjà protesté devant le président de la Cour d’appel de Nador contre cette décision d’accorder la liberté provisoire au mis en cause, mais «son acquittement est le KO que personne n’a imaginé». L’appel sera interjeté et «nous irons jusqu’au bout», assure la présidente de l’association qui a rendu public un communiqué où elle proteste contre cet acquittement.