Après cinq ans, l’auteur d’un meurtre identifié

Assassinat
Cinq ans après, le voile s’est partiellement levé sur le meurtre d’un père de famille, ramenant à la mémoire du douar El-Khandaq à Taza cette matinée du 8 septembre 2020.

Les habitants du douar Al Khandaq situé dans la commune rurale Bni Lent relevant de la province de Taza semblent avoir oublié ce jour du mardi 8 septembre 2020, vers 7 h du matin, lorsqu’ils se sont réveillés sur une scène macabre : le corps sans vie de leur voisin, un père de famille de trente-neuf ans, gisant dans une mare de sang, tout près de son domicile. Il était étendu sur le dos, pieds nus, recouvert d’une simple couverture, la tête posée sur un oreiller entaché de sang. Son crâne portait trois blessures, nettes et récentes: une à l’arrière, une autre sur le front et une troisième sur le côté droit.
Les éléments de la gendarmerie royale, alertés, se sont dépêchés sur les lieux, accompagnés de leurs collègues de la brigade scientifique et technique. Ils ont effectué un constat d’usage. Chaque trace, chaque goutte de sang éparpillée autour du corps a été prélevée. Le cadavre a été ensuite évacué vers la morgue pour subir une autopsie médicale. Mais, malgré les efforts déployés tout au long de l’enquête et des investigations, l’assassin n’était pas encore identifié et courait toujours… jusqu’à ce mois d’août 2025, soit cinq ans plus tard, où les langues ont commencé à se délier.

D’abord à Selouane, près de Nador, un homme s’est présenté à la gendarmerie royale. Il avait longtemps partagé son quotidien avec un ami, lequel, un soir, lui avait confié un terrible aveu : c’était lui qui avait tué l’homme retrouvé corps sans vie dans un douar de Taza, après une querelle au sujet d’une maîtresse de l’un d’eux. L’arme du crime, lui a-t-il dit, a été dissimulée au fond d’un puits. Une ancienne maîtresse du suspect est venue corroborer ce témoignage.

Elle a confirmé avoir entendu, elle aussi, ces aveux, lors d’un moment de rancœur entre eux. Pour les éléments de la gendarmerie royale, il ne fallait pas rater l’occasion. Le mis en cause a été arrêté, placé en garde à vue et soumis aux interrogatoires. Il a nié avoir tué quiconque. Mais les mots qu’il avait laissés échapper de sa langue aussi bien à son ami qu’à sa maîtresse ont pesé désormais contre lui. Présenté devant le parquet général près la Cour d’appel de Taza, il a été maintenu en détention provisoire.