Arnaque à l’africaine

Se tenant la tête, ce commerçant assis sur une chaise, dans un bureau de la PJ de la préfecture de police à Casablanca, ne sait plus à quel saint se vouer. A cause de sa cupidité, il vient de perdre 280 mille dirhams. Il s’est comporté, un mois durant, comme un idiot, gaspillant son argent à tort et à travers dans l’espoir d’en gagner facilement plus. Ce sont deux Subsahariens, Samoka et Moussa, qui sont arrivés à le convaincre qu’il pouvait gagner une fortune colossale sans le moindre effort.
Il y a un mois, il les a rencontrés au quartier El Qods. Par hasard ? Oui pour lui et non pour eux. Ils l’ont déjà repéré et l’ont pris en filature, pendant quelques jours, comme son ombre. Enfin, ils confectionnent leur scénario et font semblant de l’avoir croisé par hasard. «Nous sommes des frères et nous cherchons un Marocain, ami de notre père qui vient de décéder», a confié l’un des deux Subsahariens au commerçant. Engageant une conversation, ils ont prétendu être de riches Guinéens, qui devaient attendre quelques semaines pour recevoir des millions d’euros, mais pour cela ils avaient besoin d’une somme de 8 mille dirhams pour la remettre à leur consulat et qu’il pouvait récupérer doublement plus tard. Convaincu, le commerçant leur a versé la somme. Tout d’un coup, l’un d’eux, Samoka, a disparu et après une heure, il réapparaît  avec  une mallette à la main. Il l’a ouverte. Elle était pleine de billets ayant le format de billets de banque mais étaient noirs. Le commerçant n’en croyait pas ses yeux. «Il s’agit de billets d’euros. Ils doivent être trempés dans un liquide qu’on doit acheter», lui a fait croire Samoka. Pour avoir sa partie du gâteau, il leur a proposé de les aider. Et ils ont commencé à le plumer sans  scrupule. Il leur a même loué un appartement à 3.500 DH. D’une somme à l’autre, le commerçant leur a versé globalement 280 mille dirhams. Enfin, n’ayant rien vu venir, il a porté plainte. Une enquête a été diligentée. Mercredi dernier, Samoka a été arrêté, à Bab Marrakech, en ancienne médina. Il s’agit d’un ressortissant guinéen, émigré clandestin, qui venait d’arriver au Maroc via les frontières mauritaniennes. Son complice est toujours en fuite.