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Arnaque, meurtre et tentative de suicide

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Agé de vingt-neuf ans, vers cet appartement où il a commis son crime de meurtre contre Ismaël, quarante ans, père de famille et directeur d’une société de nettoyage et de gardiennage.

Le mis en cause qui commence la reconstitution du crime semble avoir regretté son acte. Car, à chaque fois, il lève les deux mains pour demander, à haute voix, pardon. À l’intérieur de l’appartement, il montre aux éléments de la PJ comment il a commis son crime.

Il ligote, sans violence, les mains et les pieds d’Ismaël avant de lui asséner quelques coups de couteau au niveau de la poitrine et du cou. Et avant de partir, il lui ferme la bouche avec une cravate. En effet, Ismaël ne manifeste aucune résistance avant d’être ligoté. Calmement, il met ses mains derrière son dos pour permettre à son meurtrier de les attacher facilement! Pourquoi Ismaël s’est-il laissé faire ?

Pourquoi cette réaction passive? En fait, il n’était pas question de réaction passive parce que Ismaël s’est habitué à lui donner ses mains et ses pieds pour les attacher, et ce pour une histoire d’escroquerie. Laquelle ? Quand Ismaël et Salaheddine se sont rencontrés pour la première fois, le second s’est fait passer pour un haut fonctionnaire au Palais royal. Il lui a promis de le recruter dans les rangs de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) contre des sommes d’argent qu’il devait lui remettre de temps en temps.

Pour le convaincre, Salaheddine se rendait chez lui, à chaque fois, à bord d’une voiture de luxe portant un numéro d’immatriculation de la ville de Rabat. Au fil des jours, il l’a rassuré que sa demande de recrutement avait été admise par la DGED dont les responsables ont décidé de l’envoyer aux Etats-Unis pour un stage de trois mois. Il lui a précisé qu’il devait se soumettre secrètement et sans le dire à personne à des entraînements sportifs intenses dont il se chargeait personnellement. À cet effet, Ismaël a loué un appartement situé non loin du tribunal de 1ère instance de la ville de Safi.

Là, il lui a ligoté les mains et les pieds et l’a maltraité violemment arguant qu’il devait connaître le degré de souffrance que son corps pourrait supporter. Bien que Salaheddine lui ait demandé de ne confier ce secret à personne, Ismaël a informé sa femme de son ami, de sa promesse, de la location de l’appartement, des entraînements, etc. Dès l’après-midi du mardi 14 avril, le directeur de la société de nettoyage et de gardiennage n’a plus donné signe de vie.

Sa femme a contacté le responsable de la société qui a téléphoné à maintes reprises à son patron, mais pas de réponse. Le lendemain matin, mercredi 15 avril, avec l’un de ses amis, il a accompagné la femme d’Ismaël à l’appartement en question. Il a frappé à la porte. En vain. Par la force, ils sont arrivés à ouvrir la porte de l’appartement. En y rentrant, ils n’en ont pas cru leurs yeux : Ismaël était corps sans vie, gisant dans une mare de sang.

Alertés, les enquêteurs de la PJ ont entamé les investigations sur la base des déclarations de l’épouse du défunt qui leur a confié ce que son époux lui racontait. Se dépêchant sur le domicile de Salaheddine, ce dernier a tenté de se suicider en se jetant de la terrasse.

Seulement, les flics l’en ont empêché et l’ont arrêté. Mais pour quel mobile l’a-t-il tué ? Etant sûr qu’il n’a parlé à personne de cette affaire et après lui avoir soutiré d’importantes sommes d’argent, Salaheddine voulait s’en débarrasser.

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