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Arrêtés après avoir volé 40 voitures

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Nous sommes le dimanche 21 janvier 2007. Il est presque midi. Le téléphone de la salle de trafic du district de la police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, à Casablanca, se met à sonner. Machinalement le standardiste décroche : «Police, de quoi s’agit-il ?». Son interlocuteur l’informe que deux personnes s’apprêtent à monter dans une Mercedes 240, immatriculée au Maroc, qui ne leur appartient pas. La voiture en question est stationnée dans un passage du quartier Aïn Sebaâ.
La machine policière se met aussitôt en branle. Sans tarder, les enquêteurs quittent le commissariat de la rue Zoubir Bnou Al Aouame, dans le quartier des Roches Noires, pour se rendre vers l’endroit indiqué par l’informateur. Sur les lieux, il trouvent des inspecteurs de l’arrondissement de police de Derb Moulay Chérif qui tiennent sous leur garde deux suspects. Ces derniers ont été appréhendés par un agent de police qui rentrait chez-lui et auquel des voisins avaient prêté main-forte.
Les deux suspects sont en état
d’ivresse et l’un d’entre eux porte sur lui un trousseau de clés. S’agirait-il de voleurs de voitures ? Tout porte à le croire, d’autant que les policiers casablancais sont interpellés, depuis quelques temps, par une vague de vols de voitures de marque Mercedes, Fiat (modèle Uno) et Peugeot. Plusieurs réseaux spécialisés ont d’ailleurs été démantelés à travers le Maroc et leurs membres envoyés en prison mais les vols n’ont pas pris fin pour autant. A contrario, ils ne font que se multiplier.
Au commissariat de police, des inspecteurs ont commencé par «pointer» le numéro d’immatriculation de la Mercedes 240. Celle-ci fait l’objet d’une plainte pour vol. Les deux suspects sont, par conséquent, soit des voleurs, soit des receleurs.
«Ton nom ?», demande au premier suspect l’un des enquêteurs. L’homme s’appelle Mohamed L. La machine policière poursuit son oeuvre: s’agit-il d’un repris de justice ? Est-il impliqué dans d’autres affaires ? Fait-il l’objet d’un avis de recherche à l’échelle nationale ? Étrange… Le nom du suspect ne correspond à aucun numéro de carte d’identité nationale. L’homme est alors soumis à un interrogatoire serré qui aboutit à lui faire avouer sa véritable identité et même son surnom : Karya. Le gaillard est âgé de trente-sept ans, il est marié et père de deux enfants.
Après trois ans d’études dans le cycle primaire, cet originaire de Bir Jdid a fait ce qu’il a pu pour survenir aux besoins de sa famille. C’est ainsi qu’il a fini par sortir du droit chemin et par s’adonner au trafic de stupéfiants.
Fatalement, il finira par écoper d’une peine de trois ans de prison, qu’il purgera au pénitencier agricole d’Al Ader, à El Jadida. C’est là qu’il fera la rencontre d’un voleur de voitures chevronné, qui l’encouragera à s’engager dans cette voie et à laisser tomber le trafic de drogue.
Une fois libre, Karya entreprendra d’entrer en contact avec les amis de son camarade du pénitencier, pour former avec eux une bande spécialisée dans le vol de voitures. Une bande très spécialisée. Un premier groupe de deux personnes est  chargé de la planification et de la localisation des voitures jugées intéressantes. Le deuxième groupe est composé de cinq hommes et s’adonne aux vols à proprement parler.
Les trois membres du troisième groupe sont chargés de livrer les véhicules aux receleurs contre pour des sommes ne dépassant pas dix mille dirhams.
L’enquête policière permettra d’aller encore plus loin dans le démantèlement de ce gang remarquablement organisé. Elle aboutira en effet à l’arrestation de cinq autres personnes dont une femme et à la saisie de 16 véhicules.
Au total, c’est plus de quarante voitures que ces voleurs finirent par avouer avoir volées à Casablanca, El Jadida, Settat et Berrechid. Le comble est qu’une dizaine de ces véhicules, des Mercedes utilisées comme grands taxis, y étaient impunément en circulation.

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