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Au nom de l’honneur, il tue son cousin

© D.R

Drame familial
À Casablanca, un lycéen a été poignardé à mort, en plein jour, devant son établissement scolaire par son propre cousin. Le mobile ? Une relation amoureuse entre la victime et la sœur du meurtrier, découverte la veille du crime.

Nous sommes le samedi 11 octobre. Midi n’a pas encore sonné, au quartier Moulay Rachid, à Casablanca, lorsque les passants s’arrêtent, figés, à la vue d’un corps étendu sur le trottoir, juste devant le portail d’un établissement scolaire privé, une mare de sang s’élargissant lentement sur le sol. Le jeune homme, lycéen en terminale, venait d’être poignardé par son propre cousin avant de prendre la fuite. Pourquoi a-t-il commis ce crime ?
L’histoire a commencé, la veille, vendredi 10 octobre, lorsque le mis en cause épiait sa sœur. Il se doutait qu’elle entretenait une relation avec un ou plusieurs jeunes. Mais à aucun moment le vingtenaire n’a imaginé qu’elle fréquentait son cousin. En effet, il est tombé sur des échanges de messages entre les deux. Les mots qu’il a lus sur l’écran étaient suffisants pour qu’il sente l’honneur familial bafoué. Rapidement, il est allé chercher son cousin. Il a commencé à lui reprocher d’avoir entretenu une relation amoureuse avec sa sœur. La discussion s’est envenimée et s’est transformée en dispute puis une bagarre. Et c’est le plus jeune, à savoir le lycéen, qui a pris le dessus. L’humiliation était trop forte. Le lendemain, samedi, l’idée de vengeance a pris forme.

Très tôt, le matin, le meurtrier a quitté son foyer parental. Un ami l’a rejoint. Ensemble, ils se sont dirigés vers les abattoirs municipaux de Casablanca. Là, le meurtrier a acheté un couteau bien aiguisé de chez un marchand ambulant. Un second ami, à moto, s’est chargé de garder l’arme. Tout était prêt. Le plan était simple : attendre la sortie du jeune amant de l’établissement scolaire, le frapper et puis disparaître.
Aux abords de l’établissement scolaire, la vie suivait son cours. Des élèves discutaient, riaient et attendaient l’ouverture du portail afin d’y entrer. Mais personne parmi eux n’a remarqué le jeune homme, immobile à quelques mètres, le regard fixe. Lorsque son cousin est apparu, il a avancé sans un mot, à pas de loup. Deux gestes, rapides et précis; une première lame lui a tranché la gorge et une seconde a atteint le rein. Le lycéen s’est effondré, les cris ont éclaté et la panique a gagné la rue. Le meurtrier s’est enfui à bord de la moto de son ami qui l’attendait à quelques mètres. Direction le quartier de Lalla Meriem. Derrière lui, les jeunes hommes couraient, tentant de l’attraper. Mais en vain. Devant l’établissement scolaire, les camarades du lycéen sanglotaient et les badauds s’attroupaient. La police a été alertée pour arriver, quelques minutes plus tard, sur la scène du crime. La victime était encore en vie, mais dans un état critique.

Pendant que les enquêteurs de la police judiciaire relevant du district de la sûreté de Moulay Rachid effectuaient les investigations nécessaires, le meurtrier semblait avoir été pris d’une hystérie une fois arrivé au quartier Lalla Meriem, il s’est acharné sur les vitres des voitures qui y stationnaient tout en saisissant encore le couteau ensanglanté. C’est là que les limiers de la police judiciaire l’ont trouvé, il n’a même pas essayé de s’enfuir. Arrêté, placé en garde à vue et soumis aux interrogatoires, il est passé aux aveux tout en révélant qu’il s’agissait d’une question d’honneur.
La victime qui a été conduite au service des urgences à l’hôpital Sidi Othman a succombé à ses blessures le même jour.
Les enquêteurs n’ont pas encore clos l’affaire puisqu’ils sont encore sur les traces des deux complices du meurtrier, à savoir celui qui l’avait accompagné pour acheter le couteau et celui qui l’avait conduit en moto sur les lieux du drame, avant de l’aider à s’enfuir.

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