Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Beni Mellal.
Un jeune homme de vingt-cinq ans est conduit, le matin de ce jeudi 26 mai 2022, par des policiers à l’intérieur de la salle d’audience. Contrairement à la majorité des mis en cause qui, une fois franchissent la salle d’audience, fouillent du regard pour se rassurer que leurs parents et proches sont parmi l’assistance, ce jeune homme n’ose même pas lever les yeux. Le crime pour lequel il est poursuivi y est pour beaucoup. Les griefs qui lui sont reprochés sont le viol, la violation du domicile d’autrui et menace par arme blanche.
Certes, le viol constitue un crime horrible avec des séquelles à vie que la victime soit une femme, un homme ou un enfant. Mais, sans aucun doute, il est encore plus monstrueux lorsque la victime est une femme octogénaire et que le violeur est à peine âgé de vingt-cinq ans. «J’étais sous l’effet de la drogue», essaye-t-il de se justifier. Quand elle a porté sa plainte, le mercredi 7 juillet 2021, devant les éléments de la gendarmerie royale de Fkih Ben Saleh, elle a affirmé qu’elle était chez elle, à son domicile situé au douar Ouled Rkiâa relevant de la commune rurale Ahl Mrabaê, dans la province de Fkih Ben Saleh, qu’elle occupe toute seule, quand un jeune homme a escaladé, vers l’aube, le mur de la maison.
Armé d’un couteau, il lui a demandé de garder le silence. Elle lui a expliqué que s’il est venu pour l’argent elle n’en avait pas. Il le savait aussi… Sans pitié, il a abusé d’elle sexuellement avant de prendre la fuite. Le matin, elle a porté plainte et il a été arrêté le même jour par les limiers de la gendarmerie royale qui l’ont traduit devant la justice. Si le représentant du ministère public a requis contre lui la peine maximale, l’avocat de la défense a réclamé de le faire bénéficier des circonstances atténuantes du fait qu’il n’était pas conscient de ce qu’il faisait. La Cour l’a finalement jugé coupable et l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle.