«C’est à la prison qu’on a décidé de former une bande».
C’est par cette phrase que ce jeune homme de dixneuf ans explique, à la cour de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, les circonstances dans lesquelles il a rencontré ses deux complices. Il purgeait une peine de six mois de prison ferme pour vol simple lorsque deux détenus, âgés respectivement de vingt-trois et vingt-six ans, lui ont proposé de faire partie de leur bande. Tous deux purgeaient des peines respectivement de dix-huit mois et de deux ans de prison ferme pour complicité au vol qualifié. Bien qu’ils ne demeurent pas au même quartier, à Casablanca, ils ont commencé à se rencontrer dès qu’ils ont quitté la prison.
Le premier acte criminel qu’ils ont commis était le vol d’un vélomoteur à bord duquel ils ont commencé à sillonner les quatre coins de la capitale économique. Selon leurs déclarations consignées dans les procèsverbaux de leurs auditions par la police judiciaire, ils ont commis plusieurs actes d’agression avec coups et blessures. Ils ont également violé collectivement une jeune fille. A ce propos, selon leurs déclarations devant les enquêteurs de la PJ, ils ont tenté d’agresser la jeune fille en lui arrachant son sac à main. Mais, elle a manifesté de la résistance en essayant de demander du secours. Il était 20h passées.
Aussitôt, l’un d’eux lui a donné un violent coup de poing. Elle perd connaissance. C’est ainsi qu’ils ont décidé de la conduire vers un terrain vague qui ne s’éloigne que de quelques mètres de la scène du crime pour la violer. Lorsqu’elle a repris connaissance, elle s’est retrouvée entre les griffes de ses agresseurs qui l’ont menacée avec leurs armes blanches. Certes, les trois malfrats ont tenté de se disculper devant les trois magistrats de la chambre criminelle, le représentant du ministère public et devant leur avocat constitué dans le cadre de l’assistance judiciaire. Seulement, la Cour était claire dans son jugement après les délibérations. Elle les a jugés coupables pour viol, vol qualifié et coups et blessures avec arme blanche et a condamné chacun d’eux à dix ans de réclusion criminelle.