Les larmes aux yeux, cette mère de famille regrette, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, avoir causé, sans le vouloir, la mort de sa voisine.
Elle clame son innocence tout en expliquant qu’elle n’avait l’intention que de se défendre. Mère de trois enfants dont l’aîné est âgé de douze ans, cette mère de famille, âgée de vingt-neuf ans, s’est retrouvée, dans un moment de colère, avec un meurtre sur le dos. Elle affirme à la Cour qu’elle n’arrive pas à dormir la nuit parce qu’elle pense toujours à sa voisine, également mère de famille, âgée de trente-et-un ans. Dans le procès-verbal de son audition, on apprend qu’elle était chez elle lorsque sa voisine, qui était en colère, lui a demandé de bien éduquer son enfant et de l’empêcher de frapper le sien et les autres enfants du quartier.
C’était suffisant pour faire sortir la mère de famille de ses gonds. Elle commence à son tour à l’insulter. Tentant de s’approcher de la mise en cause, peut-être pour la calmer, celle- ci la pousse violemment. Elle perd l’équilibre et tombe par terre. Le sang gicle de sa tête. Conduite vers l’hôpital Ibn Rochd, elle pousse, à mi-chemin, son dernier soupir. Arrêtée, la mise en cause explique aux enquêteurs de la police judiciaire qu’elle croyait que sa voisine voulait la maltraiter. Raison pour laquelle elle l’a poussée pour se défendre. Son avocat a demandé de la faire bénéficier des circonstances atténuantes alors que le représentant du ministère public a requis l’application de la loi. Verdict : Jugée coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner tout en bénéficiant des circonstances atténuantes, cette mère de famille a écopé de cinq ans de réclusion criminelle. Un jugement que la famille de la défunte a qualifié de trop clément.