Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Trois jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-deux, vingt-cinq et de vingt-neuf ans, se tiennent au box des accusés pour leur implication dans une affaire de meurtre. Bref, ils sont accusés de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, consommation de drogue et ivresse. Leur victime est un jeune homme de trente-et-un ans qui accompagnait l’un d’eux pour les rejoindre à une soirée bien arrosée. En effet, deux des trois mis en cause ont nié, devant les trois juges de la chambre criminelle, avoir violenté mortellement la victime tout en accusant leur aîné, à savoir celui qui est âgé de vingt-deux ans.
Toutefois, selon leurs déclarations consignées dans le procès-verbal, ils ont, tous les trois, avoué avoir violenté collectivement la victime qui a harcelé l’un d’eux, à savoir leur aîné. La victime était-elle homosexuelle ? L’ami de la victime a expliqué à la Cour qu’il n’a jamais remarqué chez son ami un comportement qui puisse l’attester. Dans le procès-verbal de leurs déclarations, on apprend qu’après avoir harcelé leur ami aîné, ils se sont tous les trois mis en colère. Personne n’a accepté que ce nouvel ami soit un homosexuel et ils l’ont roué de coups jusqu’à ce qu’il ait perdu connaissance. Ils l’ont laissé, gisant dans une mare de sang, et sont rentrés chez eux comme si de rien n’était. Le corps sans vie n’a pas tardé à être découvert et une enquête a été diligentée. Les témoins ont attesté que les trois jeunes hommes avaient maltraité la victime avant de prendre la fuite. Après la requête du représentant du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense et après les délibérations, la Cour a jugé les trois jeunes mis en cause coupables tout en les faisant bénéficier des circonstances atténuantes puisqu’ils n’ont pas d’antécédents judiciaires et a condamné chacun d’eux à huit ans de réclusion criminelle.