«Je l’aimais», ne cessait de répéter ce mis en cause qui se tenait devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi, en état d’arrestation pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Bref, il parlait de sa bien-aimée qui a poussé ses derniers soupirs lors d’une soirée arrosée. Leur relation remonte à six ans, a-t-il précisé devant les trois magistrats, tout en ajoutant qu’ils se rencontraient de temps en temps chez lui pour s’enivrer et partager le même lit. Originaire de Kelaât Sraghna, ce journalier a rejoint Casablanca pour gagner sa vie. Encore jeune, trente-et-un an, il avait l’intention de l’épouser, a-t-il expliqué à la Cour qui a également écouté les témoins. Ceux-ci ont confirmé qu’il l’a effectivement demandée en mariage sans pour autant convoler en justes noces.
Mais pourquoi cette relation a-t-elle eu cette fin tragique? Selon le procès-verbal de l’audition du mis en cause, ils s’étaient donné rendez-vous pour passer la soirée ensemble. Il avait tout préparé… Mais vers le coup de minuit, les têtes ayant tourné, elle a commencé à lui reprocher de tarder à l’épouser. Il a essayé de lui expliquer qu’il devait amasser une somme d’argent. Mais, elle a continué à lui reprocher. Irrité, il l’a poussée violemment. Perdant l’équilibre, elle est tombée par terre, sa tête s’est cognée contre une petite table. Au lieu de la conduire vers le service des urgences il est allé dormir. Quand il s’est réveillé le matin, il s’est retrouvé devant un cadavre. N’ayant pas d’autres choix, il s’est présenté de son plein gré à la police.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a écopé de huit ans de réclusion criminelle après avoir bénéficié des circonstances atténuantes.