Connu par son mauvais caractère, il repousse, ce jour-là, Saïd, venu chercher sa dose et lui demande d’aller voir ailleurs. Ignorant pourquoi il le traite de cette façon, il commence à le supplier.
Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Calmement, Saïd, vingt-huit ans, se défend devant les trois magistrats de la Cour. Il reconnaît sans détour avoir assainé un coup de pierre à son antagoniste, mais il assure qu’il ne voulait pas le tuer. «C’est son destin !», lance-t-il au président de la Cour.
Sur un ton ironique, celui-ci lui explique que le même destin l’a choisi pour qu’il soit le meurtrier.
L’assassin et sa victime sont voisins du même quartier à Sidi Othmane. Saïd est un client fidèle de Chouaïb chez qui il se procure sa dose quotidienne de haschich. Chouaïb est un dealer de vingt-deux ans qui a purgé une peine d’emprisonnement de dix-huit mois ferme pour trafic de drogue et coups et blessures avec une arme blanche. Connu par son mauvais caractère, il repousse, ce jour-là, Saïd, venu chercher sa dose et lui demande d’aller voir ailleurs. Ignorant pourquoi il le traite de cette façon, il commence à le supplier. Mais celui-ci réitère son refus tout en devenant menaçant. Il le pousse fortement et lui demande de ne plus s’approcher de chez lui. Frustré et très remonté contre son voisin et fournisseur, Saïd recule de quelques pas tout en faisant semblant de partir. Il se saisit d’une grosse pierre et suit les pas de son antagoniste. S’approchant de lui, il lui assène un coup au niveau de la tête. Perdant connaissance, Chouaïb est évacué vers le service des urgences à l’hôpital Sidi Othmane. Mais il succombe à une hémorragie cérébrale comme le révèle le rapport dressé par le médecin légiste qui a autopsié le cadavre.
Verdict : 10 ans de réclusion criminelle pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.