Fixant sa mère du regard, comme s’il lui demandait pardon, ce jeune homme de trente-deux ans se tient au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi en état d’arrestation pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
Sa mère qui présente son témoignage devant la Cour n’arrive pas à tenir ses larmes, elle n’a jamais imaginé perdre d’un seul coup deux de ses enfants. En effet, elle essaie de ne pas mettre en cause son fils en répétant à la Cour qu’il n’a jamais été agressif. Sa soeur aînée affirme de même, et ce même lorsqu’il trouvait la défunte en compagnie d’un jeune homme. Toutefois, le procès-verbal de son interrogatoire mentionne qu’il est un repris de justice pour trafic de drogue, coups et blessures à l’arme blanche. De plus quand la Cour l’interroge sur le mobile de son crime, il ne nie pas avoir rencontré, la dernière fois, la défunte avec un jeune homme du quartier. Il affirme l’avoir tabassé avant de demander à sa soeur de rentrer chez elle. Mais, ajoute-t-il, il n’avait l’intention que de «corriger» le jeune homme et de la dissuader de ne plus parler aux jeunes du quartier. Il lui a expliqué qu’elle portait atteinte à son honneur. Elle lui a répondu qu’elle n’était plus mineure et qu’il ne devait pas s’ingérer dans ses affaires. Perdant tout contrôle de ses nerfs, il l’a violentée au point qu’elle a perdu connaissance. Aussitôt, il a quitté le domicile pour se calmer. Mais, une demi-heure plus tard, sa soeur aînée lui a téléphoné pour l’informer que la jeune femme a rendu l’âme. Verdict : Jugé coupable, il a été condamné à douze ans de prison ferme.