Il fallait que le président de la Cour lui rappelle qu’il a avoué son meurtre devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca et son avocat de la défense avant d’être mis entre les mains du juge d’instruction pour que ce jeune homme de vingt-six ans commence à cracher le morceau.
Car, il a déclaré qu’il avait été menacé par les policiers qui l’ont interrogé au commissariat, une ruse à laquelle la majorité des suspects recourt pour que la Cour ne prenne pas en considération leurs déclarations consignées dans le procès de leur audition. En effet, ce repris de justice poursuivi, en état d’arrestation, pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner avait déjà purgé une peine d’emprisonnement de six mois ferme pour vol simple et consommation de drogue. Mais, cette fois, il est poursuivi pour un crime de sang. La victime était son voisin du quartier. Ils étaient également amis, mais un malentendu, à propos d’un joint, est venu jeter la discorde entre les deux.
Après ce fait, chacun a pris ses distances. Mais les mauvaises langues ont continué à travailler dans l’ombre et à envenimer la relation entre les deux amis. Ils vont finir par avoir gain de cause. L’un a perdu la vie et l’autre est derrière les barreaux pour de longues années. Selon les déclarations du mis en cause, des amis sont venus chez lui pour lui révéler que la victime avait inventé des histoires qui portent atteinte à son honneur, à celui de ses deux sœurs et de sa famille. Hors de lui il est allé à la rencontre de son ex-ami pour lui demander d’arrêter d’attenter à son honneur et celui de ses sœurs.
Excédée par les reproches, la victime n’a pas hésité à lui donner un coup de poing. Indigné, le meurtrier met sa main derrière son dos, sort un couteau et lui donne un seul coup à la poitrine. La victime s’affale par terre. Quelques minutes plus tard elle rend l’âme.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à douze ans de réclusion criminelle.