Violence conjugale
Il tabassait sauvagement son épouse au point qu’il a perdu la force de continuer à satisfaire son sadisme. Profitant de ce moment de faiblesse, elle l’a étouffé mortellement.
Lorsqu’elle a été répudiée, d’un premier mariage, elle n’a pas perdu l’espoir de se remarier. Difficile que sa première amère expérience se reproduise, a-t-elle cru, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, elle a quitté très tôt, au primaire, les bancs de l’école. Ensuite, à quatorze ans, elle a été jetée par ses parents dans les bras d’un époux sans pitié. Une année plus tard, elle a mis au monde une petite fille. Encore mineure, elle n’a pas pu supporter tout ce fardeau d’un foyer conjugal conduit par un mari très violent. Elle a fini par divorcer. Elle a rejoint le foyer parental, situé dans la région de Sidi Ali, avec une fillette sur le dos. N’y séjournant que quelques semaines, elle a décidé d’aller vivre, en compagnie de sa fillette, à Bir Jdid, dans la province d’El Jadida où elle a loué une chambre avec voisins. Serveuse dans un café, elle a commencé à gagner dignement sa vie et subvenir aux besoins de sa fille. Mieux encore, elle a tapé dans l’œil du fils de son patron. Effectivement il lui a exprimé ses sentiments tout en lui proposant de l’épouser. Et de la rassurer qu’il allait prendre soin de sa petite fille et lui a interdit de travailler. Ils s’empressent de convoler en justes noces. Et ils se sont retrouvés tous les trois, elle, son époux et sa fille, sous le même toit du foyer conjugal situé au douar El Hiamla relevant de la commune rurale Lamharza Essahel relevant de la province d’El Jadida. Pendant les deux premiers mois tout allait bien, mais le comportement de son mari changeait au fil des jours. Il l’injuriait, la traitait de prostituée qui a été répudiée d’un premier mariage parce qu’elle était infidèle et qu’elle jouissait d’une mauvaise réputation, puis la tabassait violemment. Il a même tenté de la sodomiser. Une souffrance qui est devenue son plat quotidien.
Le jour «J» de ce novembre 2022, elle se réveille très tôt et prépare le petit-déjeuner. Seulement, il ne mange que peu et commence à l’insulter sans raison apparente puis il la pousse violemment. Dès qu’elle tombe par terre, il s’acharne sur elle à coups de poing et de pied jusqu’à ce qu’il perde ses forces. Profitant de ce moment, elle se jette sur lui pour l’étrangler de ses deux mains. Elle ne le relâche qu’une fois avoir perdu connaissance. Ensuite elle prend sa fillette dans ses bras et quitte le domicile pour aller téléphoner à sa belle-mère lui annonçant qu’un accrochage a eu lieu entre elle et son fils et que ce dernier s’est évanoui. Après quoi, elle téléphone à sa mère qui lui demande d’aller à la gendarmerie royale de Hachtouka pour les alerter. Elle a été maintenue en garde à vue.
Six mois plus tard, , le mardi 2 mai, elle a comparu, en état d’arrestation, devant la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida, poursuivie pour homicide volontaire. Toutefois, après l’examen de l’affaire et les délibérations, la Cour a requalifié le crime en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner tout en faisant bénéficier la mise en cause du maximum des circonstances atténuantes.
Verdict : Cinq ans de réclusion criminelle.