Zouheir ne prétend pas être innocent, mais il affirme qu’il n’a jamais eu l’intention de mettre fin à la vie de son voisin. Le président de la Cour relevant de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca lui explique que le juge d’instruction maintenait contre lui l’accusation d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.
Une poursuite qui prouve qu’il avait préparé son acte criminel avant de le commettre, lui précise le juge. Dans son quartier, Zouheir, âgé de trente-deux ans, jouissait d’une bonne réputation. Père de deux enfants, il gagnait sa vie dignement en vendant sa marchandise dans les rues, car il était marchand ambulant. «J’étais hors de moi», précise-t-il lors de son interrogatoire. C’était en juin 2016, quand la fille de Zouheir, une mineure de seize ans, a croisé Mohamed, un adolescent de dix-sept ans, qui la harcelait souvent. Cet adolescent, lycéen de son état, n’hésitait pas à demander à la fille de Zouheir d’entretenir une relation avec lui. Mais, la dernière fois, l’adolescent est allé plus loin en voulant la forcer à le suivre vers une ruelle. Manifestant une résistance farouche, elle est arrivée à prendre la fuite et rentrer chez elle en sanglotant. En la remarquant dans un état lamentable et en apprenant qu’elle a été harcelée par leur voisin, il n’a pas pu se contrôler.
Il s’est armé d’un couteau pensant défendre l’honneur de sa fille. Face à, face, il a fini par lui donner deux coups de couteau, le premier au niveau de la poitrine et le second au niveau de la main gauche. Et la victime s’est effondrée.
Verdict : 20 ans de réclusion criminelle.