Dans le silence d’une Zaouia la drogue a semé la mort

Homicide
La quiétude de la région de Had Oulad Frej, qui relève de la province de Sidi Bennour, a été brutalement troublée par un drame qui a laissé les habitants de la région sous le choc.

C’était une de ces journées ordinaires à la Zaouia de Sidi Massoud Ben Hussein, où les fidèles se réunissent pour guérir leurs âmes des maux, arriver à la connaissance du Dieu clément et miséricordieux, enseigner le Coran et le Hadith et célébrer les cérémonies de dhikr dans une atmosphère de sérénité et de dévotion. Pourtant, derrière ce calme, se préparait silencieusement une tempête.

En effet, l’auteur de cette tragédie n’est qu’un jeune homme récemment arrivé de la ville des fleurs, Mohammedia, qui a rejoint la zaouïa pour purifier son âme. À première vue, il semblait sincèrement attiré par la vie spirituelle, assistant régulièrement aux cours et aux cercles de méditation et de dhikr. Mais certains Fokara, les adeptes de la tariqa, avaient commencé à remarquer des changements inquiétants dans son comportement.

Des absences fréquentes, une agressivité croissante et une attitude souvent imprévisible. Ils s’interrogeaient sur le mobile de ses changements brusques. Mais ils ne pouvaient se douter tard que ce jeune disciple s’adonnait en secret à des drogues dures, notamment la cocaïne, ainsi que les comprimés psychotropes.
Le jour de la tragédie, qui remonte à plus d’une semaine, un banal désaccord a éclaté entre lui et l’un des hommes respectés de la zaouia, un Cheikh, connu pour sa piété et son ascétisme. Ce dernier, figure vénérée pour sa sagesse et sa maîtrise spirituelle, a tenté simplement de le recadrer, de le remettre sur le bon chemin, mais l’esprit altéré par la drogue a poussé ce jeune disciple à perdre tout contrôle de ses nerfs. Il a saisi une grande canne et a frappé le Cheikh à plusieurs reprises, avec une violence inouïe.

Sous la pluie de coups qui s’est abattue sur le pauvre homme, il s’est effondré. Alertés par les cris et les demandes de secours, les disciples ont accouru vers le jeune adepte drogué qui continuait à frapper son Cheikh et l’ont immobilisé. Ils ont ensuite alerté les gendarmes. Quand ils sont arrivés, ils ont trouvé le jeune disciple dans un état inhabituel, marqué par l’excitation et la confusion, signe évident de son état de drogué. Rapidement, il a été placé en garde à vue. Les investigations ont révélé que le jeune homme, malgré sa participation active aux enseignements de la zaouïa, ne pouvait plus contrôler ses impulsions dès que l’absence de drogue se faisait sentir. Le cadavre du Cheikh qui a rendu l’âme a été évacué vers la morgue pour subir une autopsie médicale.
Après son interrogatoire, le mis en cause a été présenté devant le parquet général près la Cour d’appel d’El Jadida.