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Dans un état second , Meriem égorge son nouveau-né

On ne peut pas concevoir le fait qu’une mère éventre et égorge son nourrisson de quatre mois. Mais Meriem y est arrivée suite à la dégradation de son état psychique.
«Où est ma fille, M. le président…Je veux ma fille…Je ne sais pas de quoi vous parlez…Personne ne peut la tuer», balbutie Meriem devant les juges. Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Meriem est au box des accusés. Vêtue d’une djellaba grise, chaussant des babouches bleues, elle tourne, à chaque fois, ses regards vers l’assistance comme si elle recherche ses trois enfants. Son mari, Mohamed, lui lève la main en signe de soutien. Elle est à son trente-huitième printemps. Et il est son aîné de deux ans. Depuis une dizaine d’années, quand ils se sont rencontrés pour la première fois, ils se sont mis d’accord pour partager aussi bien les moments de joie que ceux de malheur, que l’un s’accroche à l’autre durant toute la vie, ne l’abandonne jamais et se sacrifie pour l’autre. C’est par amour qu’ils se sont mariés et qu’ils ont fondé un foyer. Malgré les embarras de la vie, ils sont heureux, surtout lorsqu’ils assistent aux rires et jeux de leurs trois enfants : Mouna, huit ans, Adil, cinq ans et Khadija, quatre mois. Lorsque Mohamed retournait à sa petite chambre qu’il avait louée, le stress et la lassitude s’évaporaient dès qu’il embrassait ses trois enfants. Au fil des jours, la vie devenait de plus en plus dure pour cette petite famille. Ses besoins s’accroissaient et ses problèmes grandissaient. Elle n’arrivait pas parfois à satisfaire ses besoins vitaux. Une situation misérable qui a commencé à avoir ses effets sur la santé de Meriem. Son état psychique se dégradait au fil des semaines. Angoissée, elle est en proie à une vive anxiété et insomnie. Son mari ignorait ce qui lui est arrivé. Mohamed recourait aux fkihs; celui-là lui donnait des amulettes, celui-ci lui livrait des encens, l’autre lui disait qu’elle est possédée par des diables, un quatrième lisait le Coran en lui touchant la tête pour l’exorciser. Et Mohamed payait, ne reprochait rien, ne réclamait rien. Ce qui l’intéressait c’est que la santé de sa femme se rétablisse. Il n’a jamais pensé l’emmener chez un psychiatre. C’est cher. La santé de Meriem se dégradait au fil des jours. Chaque charlatan soutirait une petite somme d’argent avant de partir. Comme à l’accoutumée, Meriem s’est réveillée tôt, ce jour, a préparé le petit-déjeuner, a aidé ses deux enfants, l’aînée et le cadet, à s’habiller. 7 h 30 du matin. Mohamed est sorti de chez lui pour aller à son travail. L’aînée, Mouna, s’est rendue à l’école et le cadet, Adil, a quitté le foyer pour jouer dans la rue. Meriem est restée seule avec la benjamine, Khadija, quatre mois, entre ses bras.
Deux heures plus tard, comme les nourrissons, Khadija a sangloté. Elle ne voulait plus se taire. Elle avait besoin de têter le lait de sa mère. Meriem l’a mise sur le lit et s’est assise près d’elle. Elle la scrutait curieusement comme si elle n’était pas sa fille. Tout d’un coup, elle s’est levée, s’est dirigée vers un coin de la chambre, a pris un couteau, est retournée vers le lit, a regardé sa fillette, Khadija, l’a dénudée, s’est assise une fois encore à côté d’elle et l’a scrutée pour la dernière fois. Ce qui s’est produit ensuite était horrible, abominable, atroce et dépasse l’imagination. C’est comme si Meriem était dans un état second. Avec sang-froid, elle a éventré la petite Khadija et l’a égorgée ensuite.
«Je n’ai pas tué ma fille… Je me souviens de rien, M. le président», répondait-elle aux dernières questions des juges qui ont décidé, après délibération, de l’interner dans un hôpital psychiatrique.

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