Faits-Divers

De faux passeports à Casablanca

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Valises et passeports en mains, les Fettahi : Farkode, Fesar et leur oncle Behrooz, faisaient la queue, ce jour du mois de mai 2006, devant le bureau de contrôle des passeports.
La femme policière examinait attentivement les documents. Les trois Fettahi avançaient paisiblement.
Elle s’est attardée sur la page où est apposé le visa avant de lever ses yeux vers le passager, Farkode. Elle lui a demandé sa destination. «Canada», lui a-t-il répondu avec un grand sourire. Elle a examiné une deuxième fois le passeport. Quelque chose clochait dans son titre de voyage. Elle a regardé une deuxième fois le voyageur qui se trouvait devant elle et ceux qui se trouvaient derrière lui. Surprise ! Elle a remarqué que les deux hommes qui étaient derrière Farkode lui ressemblent. Elle leur a demandé de lui remettre leurs deux passeports. En les examinant, elle a constaté qu’ils portent les mêmes noms : Fettahi.
« Vous êtes de la même famille ?», leur a-t-elle demandé.
Behrooz a pris l’initiative de répondre : « Ils sont deux frères et je suis leur oncle… ». Tous les trois ont la même destination: Canada.
La femme policière les a sollicités de la suivre au bureau de son chef. Le sourire aux lèvres, elle les a rassurés qu’il s’agit seulement d’une procédure ordinaire et routinière. Quand le chef a examiné les trois passeports, il a fait la même remarque que celle de la femme policière. « Vous êtes en état d’arrestation parce que vos passeports et vos visas semblent être faux », leur dit le chef.
Les trois Fettahi ont gardé le silence. Un moment plus tard, l’oncle, Behrooz, prend la parole pour expliquer au policier qu’ils n’ont pas la moindre idée sur la falsification de leurs passeports et visas.
Il lui a affirmé qu’ils sont arrivés au Maroc via l’Espagne avec des passeports canadiens. Étrange ! Ils disposaient de passeports d’un pays dont ils n’ont pas la nationalité.
Les trois Iraniens ont été confiés, le même jour, aux éléments de la quatrième section judiciaire du district Casablanca-Anfa.
Devant ces derniers, ils ont avoué avoir acheté les passeports, contre trente mille dollars américains, de chez un Bulgare, d’origine iranienne, nommé, Ali Bodaghi.
Ils ont ajouté aux enquêteurs que ce dernier les a accompagnés depuis la Turquie en passant par Chypre, l’Italie, la France et l’Espagne avant d’arriver au Maroc.
Durant deux jours, ils ont tous les quatre, les trois Fettahi et Ali Boghadi, séjourné dans un hôtel à Casablanca.
Quand les trois Fettahi ont regagné l’aéroport Mohammed V afin de prendre l’avion à destination du Canada, Ali est resté à l’hôtel. Il avait l’intention de passer quelques jours avant de rebrousser chemin en quête d’autres rêveurs de l’eldorado.
Cependant, il a reçu un appel sur son téléphone portable. C’était l’un des trois Fettahi qui était à l’autre bout du fil. Il l’a informé de leur arrestation. Ali Bodaghi a quitté aussitôt l’hôtel pour se diriger vers le port de Tanger.
Il s’est apprêté de prendre le bateau allant à Chypre. Seulement, les informations concernant son identité et son signalement étaient diffusés par la police à travers tous les points frontaliers aux ports et aux aéroports.
En conséquence, Ali a été arrêté au port de Tanger et mis entre les mains des éléments de la quatrième section judiciaire de la police judiciaire de Casablanca-Anfa. Il s’est avéré que Ali Boghadi est le cerveau d’un réseau international chargé de l’immigration clandestine qui avait accompagné auparavant à quatre reprises des candidats à l’immigration clandestine. Ces derniers sont actuellement au Canada.

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