Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger. Poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, kidnapping, séquestration, vol qualifié, coups et blessures et la conduite d’une voiture en état d’ivresse, deux jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-quatre et trente ans, comparaissaient mardi 31 janvier, en état d’arrestation.
Ces deux jeunes hommes et un troisième qui demeure en état de fuite et activement recherché à l’échelle nationale par les éléments de la police et de la gendarmerie royale jetaient leur dévolu sur les rêveurs de l’eldorado, ceux qui espéraient se retrouver un jour ou l’autre par n’importe quel moyen à l’autre rive de l’Atlantique ou de la Méditerranée. L’affaire a éclaté lorsqu’une voiture à bord de laquelle se trouvait le chauffeur accompagné d’un jeune homme a heurté un poteau électrique. Blessés, les deux jeunes hommes ont été évacués vers le service des urgences de l’hôpital à Tanger pour subir les soins nécessaires. Il s’est avéré que le jeune homme assis aux côtés du chauffeur était un candidat à l’émigration clandestine qu’il devait présenter au chef de la bande supposé faciliter l’opération.
Toutefois, les investigations policières ont révélé que l’automobiliste n’aidait personne à émigrer clandestinement, mais qu’il est membre d’une bande qui ciblait les jeunes qui voulaient émigrer en Europe ou autre. En effet, il s’agit d’une bande de trois malfrats dont deux se chargeaient de chercher les candidats à l’émigration clandestine, marchandaient avec eux sur le prix de l’opération et les conduire, la nuit, à bord de leurs voitures jusqu’à un terrain vague situé à Tanja Balia pour les présenter à un troisième malfrat. Sous la menace d’armes blanches ce dernier les séquestrait et leur subtilisait tout ce qu’ils portaient sur eux, argent et téléphones portables notamment, et les laissait sur la scène du crime. Sur la base des déclarations, les limiers tangérois sont arrivés à arrêter le deuxième suspect qui a avoué sa complicité dans ces crimes tout en précisant que chacun d’eux, tous les trois, empochait sa part du gâteau. Verdict : Jugés coupables pour les accusations qui leur ont été attribuées, les deux mis en cause ont été condamnés respectivement à 12 et 10 ans de réclusion criminelle.