Quatre jeunes femmes sont dans un salon de coiffure du quartier l’Oasis, à Casablanca. Chacune était assise sur une chaise, l’une à côté de l’autre et elles attendent leur tour en bavardant entre elles ou en feuilletant une revue. Deux jeunes coiffeuses coupent les cheveux de leurs jeunes clientes. Dans ce salon de coiffure, tout semble normal, cet après-midi du samedi 19 septembre. Rien ne perturbait ce petit monde féminin. Tout d’un coup, un jeune homme en jean fait irruption, brise leurs intimités et les fixe avec de drôles de regard. Il ne leur adresse le moindre mot. Il ferme la porte derrière lui.
«Sors d’ici… Sors d’ici», crie la patronne en s’adressant à lui.
«Fermes ta gueule… Ne crée pas de problèmes pour toi et à tes clientes», lui demande-t-il sur un ton menaçant. La patronne continue à crier, à lui demander de quitter les lieux et à le menacer d’appeler la police. La police? Un mot qui le met hors de lui et qui le pousse à perdre la tête et à changer son comportement. Un comportement qui devient plus cruel. La preuve ? Il brandit aussitôt une épée. La patronne ne bouge plus. Les clientes restent perplexes, leurs bouches se sèchent et leur sang se glace dans leurs veines. Que veut-il d’elles ?
Personne ne bouge. Elles oublient même de le supplier de les épargner d’une blessure gratuite.
«Allez, vite, mettez tout ce que vous possédez dans ce mouchoir… Argent, bijoux, tout… Si l’une d’entre vous refuse, je la tuerai sans pitié», leur ordonne le jeune voyou. Ayant peur, elles gardent le silence en échangeant leurs regards.
«Allez vite, vite, vite…», continue-t-il à hurler.
Les jeunes femmes ouvrent leurs sacs à main, sortent les objets précieux et enlèvent les bijoux qu’elles portent. Elles lui remettent les sommes d’argent dont elles disposent. Rapidement, le jeune voyou emballe le butin dans le mouchoir, ouvre la porte du salon et sort. La patronne qui le suit avec ses regards remarque qu’il s’est enfui sur un vélomoteur avec un jeune homme qui l’attendait.
«Voleurs, voleurs, voleurs… Appelez la police», commence-t-elle à crier.
Les badauds s’attroupent devant le salon de coiffure. La patronne et ses clientes fondent en larmes. Un quart d’heure plus tard, les éléments de la police judiciaire arrivent, diligentent une enquête en écoutant les témoignages des jeunes femmes qui étaient au salon de coiffure. Les limiers notent les traits du voyou que les jeunes femmes ont mémorisés. Quarante-huit heures plus tard, les enquêteurs ont mis la main sur le voyou. Ce dernier a été soumis aux interrogatoires. Il a révélé qu’il est membre d’une bande de dix malfrats dont son frère qui l’attendait à bord du vélomoteur le jour de l’attaque du salon de coiffure au quartier l’Oasis. Le mis en cause a avoué que leur bande attaquait également les clients de banques et de bijouteries. Leurs dernières opérations remontent au jour où ils ont attaqué un homme qui venait de quitter une agence bancaire de Mers Sultan avec en main la somme de 460.000 dirhams ainsi qu’une bijouterie du quartier Moulay Abdellah où ils ont subtilisé plus 120.000 dirhams et cinq kilos de bijoux en or. L’assaillant a dévoilé également plusieurs autres agressions commises par sa bande à Hay Hassani, Aïn Sebaâ, Anfa et Ben Msik-Sidi Othmane. Les enquêteurs ont totalisé une quarantaine de plaintes contre cette bande de voyous dont des membres ont été traduits, dernièrement, devant la Cour d’appel de Casablanca et d’autres font, actuellement, l’objet de recherche.