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des «Smayria» condamnés à des peines d’emprisonnement

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À son vingt-neuvième printemps, Samir est devenu un «Smayri» professionnel. En effet, un «Smayri», le singulier de «Smayria» en dialecte marocain, est une personne qui guette les déplacements personnels de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour lui remettre une lettre renfermant une demande pour l’obtention d’un don ou d’une faveur quelconque. Par ce moyen, Samir est arrivé à obtenir trois agréments de taxi. Un premier agrément pour lui, un deuxième pour sa mère et un troisième pour son frère. Concernant uniquement le sien, il l’a cédé, pour une durée de cinq ans, au prix de 120 mille dirhams, en plus d’un «loyer» mensuel de 2.500 DH. C’est du moins ce qu’il avait déclaré devant les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire à Casablanca après son arrestation avec vingt autres «Smayria». Ils ont tous comparu, vendredi dernier, devant la Chambre correctionnelle près le Tribunal de première instance de Casablanca, après quatre mois d’instruction. Selon le procès-verbal, les investigations menées par les éléments de la PJ ont permis, au départ, l’arrestation d’un jeune handicapé moteur, Younes, âgé de trente-deux ans. Il était en possession de copies de Cartes d’identité nationale de plusieurs personnes renfermées dans une enveloppe. Connu pour être, lui aussi, un «Smayri» pro, il a été chargé par ces personnes de déployer tous ses efforts pour remettre l’enveloppe entre les mains de Sa Majesté le Roi. Une fois la tâche accomplie, il va empocher sa commission. Toujours selon l’enquête policière, Younes a balancé Samir. Et celui-ci a dévoilé le reste des mis en cause impliqués dans cette affaire de trafic d’influence et d’escroquerie pour faire obtenir des faveurs. Outre Samir, il y a d’autres suspects qui ont déjà bénéficié d’agréments de taxi. Devant le tribunal, les vingt-et-un suspects, âgés entre vingt-et-un et quarante-huit ans, ont tous avoué, vendredi dernier, être des «Smayria». Et après les délibérations, le tribunal a condamné le «pro», Samir, à un an de prison ferme assortie d’une amende de 10 mille DH. Cinq autres «Smayria» ont écopé de 4 mois de prison ferme et neuf ont été condamnés à 3 mois de prison ferme. Les six «Smayria» restants ont été condamnés à 2 mois de prison ferme.

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