Faits-Divers

destruction d’objets saisis : 7 ans de prison ferme pour 2 gendarmes

© D.R

La police judiciaire livre à deux gendarmes de Ksar Kébir un baron de la drogue. Elle leur remet également les téléphones portables du trafiquant. Toutefois, ces derniers se sont volatilisés.

«Il s’agit d’une faute professionnelle passible d’une sanction disciplinaire et non d’un crime qui doit être sanctionné par une peine d’emprisonnement». C’est la phrase par laquelle l’avocat de la défense des deux gendarmes, un adjudant et un sergent, qui comparaissent, le premier en état d’arrestation et le second en état de liberté provisoire, devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger, met fin à sa plaidoirie pour réclamer leur acquittement. En revanche, pour le représentant du ministère public il s’agit bel et bien de crimes de falsification en écriture officielle et destruction d’objets saisis commis par l’un des deux gendarmes et de complicité pour le second.
L’affaire remonte au vendredi 29 juillet 2022 lorsque les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté de Ksar Kébir ont mis hors d’état de nuire un baron de la drogue, âgé de trente-neuf ans, faisant l’objet de trois notes de recherche à l’échelle nationale et internationale pour son implication dans des affaires de trafic de drogue. Lors de son arrestation, trois téléphones portables ont été saisis sur lui. Sans aucun doute, ils allaient aider les enquêteurs à identifier ses complices. Or, selon les dispositions de la loi, ce gros poisson devait être mis entre les mains de la gendarmerie royale parce qu’il avait fait l’objet également d’une note de recherche diffusée par la gendarmerie de Kenitra. A ce propos, ils l’ont conduit devant les gendarmes de Ksar Kebir qui devaient se charger de le remettre à leurs collègues de Kenitra. En effet, les policiers n’ont trouvé qu’un adjudant, chef de brigade, et un sergent, qui assuraient la permanence. Les policiers leur ont remis le mis en cause ainsi que ses trois téléphones portables et tout a été consigné dans un procès-verbal. En effet, le trafiquant a été remis aux gendarmes de Kenitra, mais sans les téléphones portables. Où sont-ils ? a demandé le chef de brigade à Kenitra qui a remarqué qu’ils sont signalés dans le procès-verbal dressé par les policiers et non dans celui consigné par les gendarmes de Ksar Kebir. Rapidement, l’adjudant a ramené à son collègue trois téléphones portables qu’il a prétendu être ceux mentionnés dans le PV de la police. Toutefois, il s’est avéré qu’ils n’ont rien à voir avec ceux qui ont été saisis par la police. Bref, les originaux ont été changés par d’autres téléphones portables. Le baron, l’adjudant et le sergent se sont-ils mis d’accord pour ne pas permettre aux enquêteurs de Kenitra d’identifier les complices du trafiquant et éventuellement les membres de son réseau ? L’enquête diligentée à ce propos a révélé que ni l’adjudant, ni le sergent n’a menotté le mis en cause lorsqu’il lui a été remis par la police. Ils lui ont également permis de rencontrer sa femme loin des regards pour quelques minutes. Est-ce à ce moment-là que les téléphones saisis ont été changés ? Personne ne le sait. L’adjudant et le sergent, eux, nient en bloc les charges retenues contre eux. Mais où sont les téléphones saisis ? Une question qui reste en suspens, et ce même si les deux gendarmes ont été jugés coupables et condamnés respectivement à quatre ans et trois ans de prison ferme.

Articles similaires

Faits-Divers

En tentant de se défendre, il tue son antagoniste

Légitime défense ? Âgé de trente-et-un ans, ce jeune homme qui comparaît...

Faits-Divers

Deux et trois ans de prison ferme pour cinq pédophiles qui ont abusé d’un adolescent

Jugement clément ? Deux et trois ans de prison ferme. Tel a...

Faits-Divers

5 ans de réclusion criminelle pour un violeur

Le viol est un acte criminel que la victime n’oublie jamais. Cette...

Faits-Divers

Douane : Mise en échec d’une tentative de trafic de 116.605 comprimés psychotropes à Nador

Les éléments de la sûreté nationale et des douanes au centre de...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux