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Deux ans de prison ferme pour avoir violé sa fiancée

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Etant fiancés, elle a demandé à son futur époux de ne la toucher qu’une fois avoir contracté le mariage et qu’ils soient tous les deux sous le même toit du foyer conjugal. Une condition acceptée mais pas pour longtemps.

Bien qu’il ait passé sept mois en détention préventive, il semble qu’il n’arrive encore pas à croire que cette jeune fille qui se tient juste à ses côtés, avec laquelle il a entretenu une relation d’une année, est celle qui l’accuse de viol.
«Je l’ai déjà demandée en mariage, M. le président. Nous étions fiancés», croit-il convaincre les trois juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca que son acte ne doit pas être considéré comme un crime de viol. Il ignore que l’article 486 du code pénal marocain stipule que «le viol est l’acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci» tout en faisant fi du principe juridique selon lequel «nul n’est censé ignorer la loi».
En effet, la jeune fille, âgée de vingt-deux ans, employée de son état, a affirmé que leur relation remonte à plus d’une année et jamais elle ne lui a permis de la toucher, ni même de l’accompagner chez lui ou chez quelqu’un d’autre partant du principe qu’une femme ne doit jamais partager le même lit avec quelqu’un qui n’est pas son mari.
«Il ne m’a jamais touchée tout au long de notre relation», précise-t-elle à la Cour tout en ajoutant qu’ils se rencontraient souvent dans des cafés. Mais que s’est-il passé la dernière fois ?
Avec sa famille, ce jeune homme de trente-et-un ans s’est rendu chez sa future épouse pour la demander en mariage. Pour célébrer cette belle occasion, une petite fête a été organisée. Et les deux jeunes ont été considérés des fiancés.
«Je lui ai expliqué qu’ils n’avaient pas le droit d’établir des relations sexuelles qu’une fois le mariage contracté et il a accepté», précise-t-elle devant la Cour. Malheureusement, il n’a pas pu tenir sa promesse.
Comme à l’accoutumée, ils se sont rencontrés le jour «J» et se sont rendus dans un café. Il lui a demandé de l’accompagner chez sa sœur qui demeure à Hay Lalla Meriem pour lui remettre une somme d’argent. Elle les a bien accueillis avant d’aller récupérer sa petite fille à l’école. Une trentaine de minutes d’absence de la sœur était suffisante pour que ce jeune homme devienne un monstre. Lorsque sa sœur retourne chez elle, elle trouve la jeune fille en train de sangloter et de lui demander de la laisser rentrer chez elle. Bref, il l’a violée. Un acte que la jeune fille n’a pas accepté et elle est allée porter plainte. Le jeune homme a été arrêté.
«Je croyais qu’il ne s’agissait pas d’un crime M. le président. Pardonnez-moi parce que je veux encore l’épouser», demande ce jeune homme aux juges oubliant que l’article 475 du code pénal marocain qui permettait, avant 2014, aux violeurs d’épouser leur victime et d’échapper ainsi à leur peine a été abrogé. C’est la raison pour laquelle la Cour l’a jugé coupable et l’a condamné à deux ans de prison ferme tout en le faisant bénéficier des circonstances atténuantes.

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