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Dix personnes arnaquées par deux charlatans

Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Au box des accusés se tenaient deux jeunes hommes, l’un portait une djellaba, un turban et des babouches tandis que l’autre portait un pantalon et un tricot. À côté d’eux, se tenaient dix victimes. «Vous êtes accusés de constitution d’une association de malfaiteurs, de vol qualifié et d’escroquerie»,  s’est adressé le président de la Cour aux deux mis en cause qui ont gardé le silence avant que le président ne leur demande de répondre s’ils sont vraiment des escrocs. «Non, M. le président», a répondu sans vergogne l’homme à la djellaba. Est-il vrai que dix victimes les accusent en même temps sans preuve ?
«M. le président, l’homme à la djellaba m’a croisé alors que je m’apprêtais à sortir de la mosquée… Je ne l’ai jamais vu… Il m’a salué et a engagé une conversation avec moi comme s’il me connaissait depuis longtemps», a expliqué l’une des victimes, un quadragénaire, père de deux enfants.
Cette victime a précisé à la Cour avoir été accompagnée tout au long de son chemin à destination de chez lui de cet homme qui se nomme Abdelkader. «Il m’a affirmé qu’il y a un trésor de plusieurs centaines de millions de dirhams enterré sous mon domicile, qu’il y a un djinn qui le garde depuis trois mille ans et qu’il peut le déterrer facilement…», a ajouté la victime. La victime a précisé à la Cour qu’Abdelkader lui a demandé de l’argent pour acheter des produits servant à chasser le djinn qui garde le trésor. Combien? Dix mille dirhams. Le lendemain, dans l’après-midi, il lui a remis de l’argent.
Deux jours plus tard, le prétendu fkih est retourné chez sa victime en compagnie d’une autre personne qui devait l’aider. Après la prière d’Al Îcha, les deux prétendus fkihs ont commencé à lire des oraisons. Mais, pas de trace du trésor. Tous les deux ont affirmé à leur victime qu’ils ont besoin d’autres encens qui coûtent un peu plus cher. Combien? Trente mille dirhams. Ils ont passé toute la nuit à psalmodier et sont partis le lendemain matin. Deux jours plus tard, ils sont revenus pour empocher les trente mille dirhams. Puis ils sont partis sans donner signe de vie. Selon le dossier de l’affaire, les deux mis en cause ont ciblé plusieurs victimes à Casablanca, Agadir, Marrakech et Tétouan. Ils empochaient au moins trente mille de dirhams de chaque victime avant de disparaître.  Ils ont même mis la main sur des bijoux en or de l’une des victimes.
Cependant, les deux fkihs ont nié, devant la Cour, les charges retenues contre eux. Ils ont précisé qu’ils n’avaient jamais vu les dix victimes qui ont porté plainte contre eux, ce qui a surpris le représentant du ministère public. Celui-ci a expliqué, lors de son réquisitoire, qu’il est inconcevable que dix personnes qui ne se connaissent pas se plaignent des mêmes mis en cause en même temps. C’est pourquoi la Cour les a condamnés à trois ans de prison ferme.

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