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D’un faux fkih, il se reconvertit en arnaqueur

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On ne peut pas dire que Mohamed a eu une vie stable. Ce quadragénaire, originaire du quartier Ben Msik, à Casablanca, n’en comprend pas la raison. Malchanceux ? Peut-être. Quand il a rejoint les bancs de l’école, il n’y est resté que deux ans. Lorsqu’il est devenu adulte et se faisait embaucher, il ne passait que quelques mois chez ses employeurs pour être mis par la suite à la porte. Quand il s’est marié, il a répudié sa femme une année plus tard. Comme par fatalité, il choisit enfin de vivre sa solitude dans une chambre et se débrouiller pour gagner sa vie. Entre-temps, il fait la connaissance d’un voisin. Ils deviennent tellement amis que ce dernier lui suggère une idée : devenir fkih pour se procurer, sans peine, de l’argent. Une chambre obscure, une djellaba, une paire de babouches, quelques livres, quelques bouts de papier suffisent pour mener tout le monde en bateau. Les clients commencent à affluer pour demander son aide, pour les exorciser, ou encore pour les protéger du mauvais sort. Mohamed n’hésite pas à leur confectionner des talismans et des amulettes. Ses poches sont très vite remplies d’argent. Son voisin, qui l’assiste, lui suggère alors un moyen bien plus rentable. Comment ? En profitant du rêve que se bercent plusieurs personnes de quitter la pauvreté en allant vers l’Eldorado. Du jour au lendemain, les candidats à l’émigration clandestine commencent à défiler chez lui. Il leur promet monts et merveilles. Les clients n’hésitent pas à lui verser des milliers de dirhams ! Mais la supercherie ne pouvait durer éternellement, elle va même prendre fin au premier trimestre, l’ex- fkih ne pouvant tenir ses promesses. Lorsque les candidats lui demandaient des explications, il leur répondait que les contrats de travail n’avaient pas encore été envoyés par les responsables. Quels responsables ? Pas de réponse convaincante. Acculé à fuir, Mohamed déménage et s’installe dans un autre quartier où il reprend ses escroqueries avec la complicité de son assistant qui empoche toujours sa commission. Mais enfin, une cliente dépose plainte. Mohamed et son complice sont arrêtés. Ils sont poursuivis respectivement pour escroquerie et complicité. Devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, ils nient les charges retenues contre eux, mais les témoignages de leurs victimes sont accablants. Et le tribunal les reconnaît coupables et les condamne à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de trois mille dirhams chacun.

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